Le secrétaire d'État adjoint américain pour l'Amérique latine, Arturo Valenzuela, a reconnu mercredi le droit «souverain» des pays de la région à rénover leur armement, tout en plaidant pour une diminution des dépenses militaires.

«N'importe quel pays souverain a le droit de chercher à améliorer ses armements et de les moderniser. C'est évident», a déclaré à Bogota le bras droit de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, au cours d'une conférence organisée à l'Université des Andes.

Le premier ministre russe Vladimir Poutine avait indiqué lundi que le Venezuela, principal pourfendeur des États-Unis dans la région, pourrait commander pour plus de cinq milliards de dollars (3,7 milliards d'euros) d'équipements militaires à Moscou.

Ces achats s'ajouteraient à 12 précédents contrats, d'un montant de 4,4 milliards de dollars, signés entre 2005 et 2007.

Mais «c'est un sujet qui dépasse le Venezuela, qui devrait être: comment diminuer la course à l'armement», a ajouté le diplomate américain.

Le porte-parole du département d'État américain, Philip Crowley, avait exprimé l'inquiétude de Washington après l'annonce de Moscou. «Notre principale préoccupation, si le Venezuela augmente son matériel, est que ce matériel migre dans d'autres parties du continent», avait-il dit.

Selon M. Valenzuela, les États-Unis sont préoccupés par «les discours agressifs, qui pourraient violer la paix sur le continent».

Le diplomate américain avait rencontré mardi à Bogota Gabriel Silva, le ministre de la Défense de Colombie, un des principaux pays alliés de Washington en Amérique latine.

Washington et Bogota ont signé l'an dernier un accord militaire qui permet à l'armée américaine d'utiliser au moins sept bases en Colombie, au grand dam du Venezuela et de ses alliés de gauche radicale (Bolivie, Equateur, Nicaragua), qui y voient une menace pour la sécurité régionale.