Deux journalistes ont été tués par balle vendredi au Honduras, ce qui porte à cinq au total le nombre de journalistes assassinés dans ce pays au cours du seul mois de mars, a-t-on appris de source officielle.

Les deux journalistes voyageaient à bord de leur voiture dans le département d'Olancho, situé à l'est du pays, quand des inconnus ont ouvert le feu dans leur direction à partir d'un autre véhicule, dont les assassins «sont même descendus pour achever leurs victimes», a déclaré à la presse Rigoberto Contreras, chef des pompiers de Juticalpa, une ville située à 200 km à l'est de Tegucigalpa, la capitale.

Bayardo Mairena, qui animait des programmes à la radio et à la télévision locales, a été tué sur le coup, et Manuel Juarez, son assistant, a succombé à ses blessures peu après à l'hôpital, a précisé le chef des pompiers qui a ajouté qu'on ignorait les motifs de ces assassinats.

Ils surviennent après une série de meurtres de journalistes commis ce mois-ci. Le 15 mars, Nahum Palacios Arteaga, 34 ans, a été abattu dans sa voiture à Tocoa, ville du nord du Honduras. Il travaillait pour une radio et une télévision locales. «On a vraiment voulu le tuer, la voiture présentait 41 impacts» de balles, a expliqué un porte-parole du ministère de la Sécurité.

Le journaliste et un de ses confrères avaient reçu récemment des menaces téléphoniques leur enjoignant de cesser de «défendre les pauvres», selon le Comité pour la liberté d'expression, organisation privée de défense de la presse.

Depuis le coup d'État qui a renversé le président Manuel Zelaya le 28 juin 2009, «Nahum Palacios Arteaga avait été victime de mauvais traitements et de vexations de la part de militaires qui lui avaient confisqué ses instruments de travail», a précisé le comité dans un communiqué.

Le 11 mars, le journaliste David Meza, 51 ans, a été tué par balle dans sa voiture à La Ceiba, port de la côte atlantique, à 500 km au nord de Tegucigalpa. Il était correspondant pour une radio et une chaîne de télévision de la capitale.

Le 2 mars, un autre journaliste, Joseph Hernandez, 26 ans, a été tué à Tegucigalpa par des coups de feu qui avaient blessé Karol Cabrera, une éditorialiste qui a attribué cette attaque à des partisans de l'ex-président Zelaya.