Le propriétaire de la seule chaîne de télévision vénézuélienne anti-Chavez, Globovision, a été arrêté puis relâché jeudi, suscitant l'inquiétude des militants des droits de l'Homme dans ce pays où le gouvernement semble chercher à faire taire toute opposition.

Le mandat d'arrêt a été émis à l'encontre de Guillermo Zuloaga pour des remarques jugées «offensantes» à l'égard du président vénézuélien Hugo Chavez, a raconté la procureure générale Luisa Ortega. M. Zuloaga a lui-même expliqué être détenu par les services de renseignements vénézuéliens, dans un aéroport de l'État de Falcon (nord-ouest).

Zuloaga a été finalement relâché mais le juge lui a interdit de quitter le sol vénézuélien et l'enquête continue.

À la suite de sa libération, Zuloaga est apparu à l'antenne sur Globovision où les employés l'ont chaudement accueilli en l'applaudissant. Il a qualifié de «ridicules» les accusations contre lui, expliquant que les citoyens avaient constitutionnellement le droit d'exprimer leurs opinions concernant des personnes publiques, comme le président.

Zuloaga a démenti avoir voulu quitter le Venezuela, affirmant: «je reste ici».

L'arrestation intervient trois jours après celle de l'ancien candidat à la présidentielle et opposant politique Oswaldo Alvarez Paz, pour ses remarques qualifiées de désobligeantes par le pouvoir vénézuélien et formulées le 8 mars dernier sur Globovision.

Il est poursuivi pour complot, diffusion de fausses informations et incitation publique à la criminalité, après avoir fait observer que le Vénézuéla était en train de devenir le paradis des trafiquants de drogue.

Il avait également soutenu les allégations d'un juge espagnol, affirmant que le gouvernement vénézuélien a collaboré avec l'organisation séparatiste basque ETÀ et avec les rebelles colombiens, des propos que Hugo Chavez a estimé mensongers.