Les touristes canadiens qui faisaient l'objet d'une enquête de la justice mexicaine pour des faits liés au crime organisé ont été mis en liberté hier. Ils avaient été interpellés le 31 décembre à Puerto Vallarta en compagnie de deux compatriotes, relâchés à la mi-février. L'enquête à leur encontre est close.

Après 80 jours de garde à vue, deux résidants de Québec et un de Vancouver sont sortis hier de la maison d'arrêt de la SIEDO, le parquet fédéral spécialisé dans la lutte contre le crime organisé, à Mexico. Toutes accusations contre eux ont été abandonnées. Ils pourront regagner librement le Canada, selon les informations communiquées hier soir à La Presse par le Parquet fédéral de la République, équivalent au Mexique du ministère de la Justice.

 

Les trois hommes s'étaient vus mêlés à un mystérieux incident survenu le 31 décembre dernier dans la station balnéaire de Puerto Vallarta, sur la côte pacifique du Mexique, où ils passaient leurs vacances en compagnie de deux autres amis canadiens. Tous les cinq ont été interpellés par la police à l'issue d'une fusillade dans une boîte de nuit. L'épisode avait également débouché sur l'arrestation de sept Mexicains soupçonnés d'entretenir des liens avec un gang de narcotrafiquants.

Allégations de torture

Au lendemain des faits, les Canadiens avaient été remis à l'armée. Quelques jours plus tard, une fois transférés dans les installations de la SIEDO à Mexico, les cinq Canadiens ont affirmé avoir subi des tortures aux mains des militaires. Leurs conditions de détention durant les premiers jours restent troubles à l'heure actuelle. Plusieurs notes diplomatiques soulignant la «préoccupation» des autorités canadiennes au sujet des allégations de mauvais traitements ont été envoyées au ministère des Affaires étrangères mexicain.

Début janvier, le Parquet fédéral de la République avait annoncé l'ouverture d'une enquête sur les cinq Canadiens pour des faits liés au crime organisé. Leurs deux compagnons, également québécois, avaient été mis en liberté à la mi-février après 40 jours de détention, sans qu'aucune accusation ne soit retenue contre eux. Désirant approfondir leur enquête sur les trois autres Canadiens, la SIEDO avait prolongé leur garde à vue pour une nouvelle période de 40 jours. La figure de l'arraígo, prévue par la loi mexicaine, permet en effet de retenir un suspect pendant un maximum de 80 jours sans obligation de présenter une accusation formelle. Cette limite légale ayant été atteinte et aucune preuve n'ayant été apportée pour justifier leur envoi en prison, les trois Canadiens ont finalement été relâchés.