Le président mexicain Felipe Calderon a appelé mardi Washington à «partager» la «responsabilité» du combat contre les cartels de la drogue mexicains qui fournissent le marché américain.

«Il est indispensable que le combat contre le crime organisé soit assumé pleinement comme une responsabilité partagée entre les deux pays, chacun sur son territoire et dans le cadre de ses compétences», a-t-il déclaré à Ciudad Juarez, localité située au nord du pays), la ville mexicaine où les crimes liés aux cartels sont les plus nombreux.

M. Calderon était arrivé à Ciudad Juarez, à la frontière du Texas face à El Paso, en compagnie de l'ambassadeur des États-Unis au Mexique, Carlos Pascual, après les meurtres samedi d'une employée américaine du consulat local des États-Unis, de son mari américain et de l'époux mexicain d'une autre collaboratrice du consulat.

«La violence qui s'abat sur Ciudad Juarez a son origine dans la consommation de drogue aux États-Unis et les armes qui entrent au Mexique en provenance de ce pays», a affirmé M. Calderon. Ce sont des arguments présentés à de nombreuses reprises à Washington, et acceptés par le président Barack Obama l'an dernier au cours de sa première visite présidentielle à Mexico.

M. Calderon a appelé à une coopération accrue entre Washington et Mexico en matière de renseignement et de politiques publiques pour «donner un coup d'arrêt au trafic de drogue, d'armes et d'argent illégal».

Avec plus de 2600 meurtres en 2009, Ciudad Juarez, 1,3 million d'habitants, est le principal théâtre de la guerre entre les cartels pour le contrôle du trafic de drogue et l'approvisionnement de l'énorme marché des États-Unis, premier consommateur mondial de cocaïne.

Dans l'ensemble du Mexique, ces affrontements ont fait plus de 15 000 morts ces trois dernières années, en dépit du déploiement de plus de 50 000 militaires.