La diffusion des résultats complets des élections législatives en Colombie, initialement prévue pour dimanche soir, n'était toujours pas intervenue mardi en raison de «graves» difficultés techniques qui ont généré une controverse au plus haut niveau de l'État.

Aucun nouveau résultat n'a été publié depuis la nuit de dimanche à lundi, alors que 93% des bulletins avaient été dépouillés pour la chambre des représentants et le sénat, donnant la coalition de droite sortante gagnante.

«Nous demandons au (directeur) du bureau du recensement (chargé de la publication des résultats) que dans le cadre de ses compétences il prenne les mesures indispensables pour que le processus de dépouillement avance au plus vite», avait déclaré lundi soir le ministère de l'Intérieur.

Le ministre de l'Intérieur Fabio Valencia a en outre dénoncé de «graves difficultés découlant du manque de préparation des jurés et d'importants problèmes techniques».

Mardi, le bureau du recensement a finalement expliqué dans un communiqué que le décompte n'avait pu être achevé, les jurés étant légalement obligés de mettre fin au dépouillement dimanche à 23h00.

Auparavant, son directeur Carlos Ariel Sanchez avait laissé entendre que l'entreprise en charge de la transmission des résultats était responsable de ces retards, ce que cette dernière avait nié.

Mardi matin la présidence a en outre ordonné l'ouverture d'une enquête visant M. Sanchez, accusé d'avoir bu de l'alcool dimanche soir dans les locaux du centre de diffusion des résultats, violant ainsi l'interdiction de consommation en public de boissons alcoolisées durant les élections.

Selon Nicolas Montoya, le coordinateur des services juridiques de la Mission d'observation électorale (MOE), le Conseil national électoral, organe qui certifiera les élections, est désormais en charge du dépouillement des bulletins non comptabilisés.

«Avec un peu de chances, nous aurons des résultats complets vendredi», a-t-il déclaré à l'AFP.

Ce retard a également entraîné la colère de deux candidats potentiels à la présidence colombienne pour le compte du Parti conservateur, qui organisait le même jour, et par le biais des autorités électorales, sa primaire.

Après dépouillement de 51% des bulletins pour cette primaire, les deux candidats -Noemi Sanin, ancienne ambassadrice à Londres et Andres Felipe Arias, ex-ministre de l'Agriculture- se distançaient de seulement 404 voix, avec Mme Sanin en tête. Après avoir entendu les plaintes des deux candidats, le conseil national électoral a ordonné un décompte manuel pour cette primaire.

Quelque 29,8 millions de Colombiens étaient appelés aux urnes dimanche pour élire 102 sénateurs et 166 députés pour un mandat de quatre ans, un scrutin préalable à l'élection présidentielle, dont le premier tour est prévu le 30 mai.