Le président colombien Alvaro Uribe a dénoncé mercredi ce qu'il a qualifié «d'ingérence» étrangère dans la campagne pour les élections législatives et présidentielle en Colombie, accusant des «gouvernements étrangers» de chercher à peser sur ces scrutins.

«Je veux dénoncer à nouveau devant tous les Colombiens le fait que des gouvernements étrangers s'opposent à des candidats à la présidence de Colombie et cherchent à en imposer» d'autres, a déclaré le chef de l'État à Radio Todelar.

Alvaro Uribe a lu à l'antenne un document intercepté par ses services, qui selon lui prouve cette intervention. Le texte évoque un candidat susceptible de «favoriser un changement en Colombie».

«C'est une menace extrêmement grave», a ajouté Alvaro Uribe, sans identifier le ou les pays concernés, mais en invitant les auditeurs à ne pas permettre l'avènement de gouvernements qui «éliminent les institutions, portent atteinte à l'initiative et bâillonnent les libertés».

«Il y a une influence étrangère perverse» dans la campagne électorale, a affirmé M. Uribe qui a déclaré «prendre la responsabilité de dénoncer cette ingérence devant l'opinion internationale».

Lundi déjà, le président colombien avait appelé les 29,8 millions d'électeurs colombiens à ne pas céder aux pressions étrangères lorsqu'ils iraient voter pour les législatives du 14 mars puis la présidentielle, dont le premier tour est prévu le 30 mai.

Selon des déclarations du chef des services renseignement (DAS) Felipe Munoz, reproduites par plusieurs médias, les accusations d'Uribe ont trait à des financements provenant de l'étranger au profit de deux campagnes sénatoriales et un candidat à la présidence. «Cette question sera dénoncée», a-t-il promis.

Le ministre de la Défense a pour sa part assuré que les autorités étudiaient des informations sur «un financement de certains candidats par des pays étrangers».

L'actuel Congrès, pour lequel 268 sièges sont en jeu, est dominé par une coalition de droite qui avait remporté 61% des voix au Sénat et 58% à la Chambre des représentants en 2006.