Trois anciens militaires ont été arrêtés au Guatemala pour avoir participé au massacre de 251 indigènes fin 1982, pendant la guerre civile dans ce pays d'Amérique centrale, a annoncé vendredi une organisation de défense des droits de l'homme, plaignante dans ce dossier.

Les trois suspects font partie d'un groupe de 17 militaires en retraite, anciens membres du commando d'élite «Kaibil», accusés du massacre commis dans le village de Las Dos Erres, à 500 km au nord de la capitale, a déclaré à l'AFP un porte-parole du Centre pour l'action légale relative aux droits de l'homme, Francisco Soto.

Les trois hommes devaient être présentés vendredi à un juge, selon lui.

«Cela ouvre des portes pour la justice du Guatemala», estime le Centre dans un communiqué, faisant allusion à l'impunité dans ce pays pour les massacres attribués à l'armée pendant les 36 ans de la guerre civile, entre 1960 et 1996.

Les trois arrestations ont suivi de peu la confirmation par la Cour suprême des mandats d'arrêt émis il y a 10 ans contre les 17 militaires, et dont l'exécution avait été empêchée jusqu'ici par des recours successifs.

La Cour interaméricaine des droits de l'homme avait condamné le 21 décembre dernier le Guatemala à indemniser deux survivants du massacre et 153 membres des familles des victimes.

Les militaires du commando «Kaibil», arrivés avec 40 soldats, avaient ravagé le village les 6, 7 et 8 décembre 1982. Ils y avaient torturé et tué les 251 habitants.