Vingt-cinq ans de prison ont été requis mercredi contre le dernier dictateur argentin, Reynaldo Bignone, ainsi que contre deux autres généraux accusés de crimes contre l'humanité pendant la dictature (1976-1983), a-t-on appris de source judiciaire.

Les généraux Santiago Omar Riveros et Fernando Verplaetsen, tout comme le dictateur Bignone sont accusés d'être responsables d'enlèvements, tortures et vols de bébés dans un centre clandestin installé au sein des casernes de Campo de Mayo, 30 km à l'ouest de la capitale Buenos Aires.

L'accusation a également requis des peines allant de 2 à 20 ans de prison pour trois autres militaires et un commissaire, selon la même source.

Reynaldo Bignone, âgé de 81 ans, est accusé de l'enlèvement de 56 personnes torturées pendant les trois premières années de la dictature, entre 1976 et 1978.

L'ancien militaire avait été désigné président de l'Argentine, après la guerre des Malouines perdue en 1982. Il avait ensuite remis le pouvoir au président social-démocrate Raul Alfonsin, en 1983.

L'Argentine a annulé ses lois d'amnistie de la dictature en 2003. Des quatre présidents de la dictature, Reynaldo Bignone est le dernier survivant avec Jorge Rafael Videla, l'homme qui a mené le coup d'État en 1976. Ce dernier est lui-même détenu et jugé en ce moment dans plusieurs affaires.