Un magistrat de la Cour constitutionnelle colombienne, en charge de l'examen de la légalité d'un référendum en faveur d'une troisième candidature du président colombien Alvaro Uribe, a rendu mercredi un avis défavorable, ont rapporté jeudi les médias colombiens.

L'avis rendu par Humberto Sierra, un des neuf juges de la Cour constitutionnelle, devra encore être examiné en séance plénière par cette juridiction, qui doit trancher dans les 60 jours ouvrables.

Selon la presse, le magistrat a estimé que le processus ayant conduit à l'adoption de la loi permettant l'organisation d'un référendum modifiant la Constitution, afin de permettre un troisième mandat d'Alvaro Uribe, était entaché de plusieurs vices de procédure rendant celle-ci illégale.

Il évoquerait notamment, selon la presse, des dépassements de seuil de financement de la campagne pour le référendum et un changement illégal du contenu du texte qui sera présenté aux électeurs.

Alvaro Uribe n'est pas officiellement candidat et refuse de se prononcer ouvertement sur ce sujet, dans l'attente de l'arrêt de la Cour, bien qu'il multiplie visites et entretiens partout en Colombie.

La campagne pour l'élection présidentielle, sans candidat clair pour la majorité conservatrice au pouvoir, tarde donc à démarrer, à quatre mois du scrutin, le 30 mai.

Arrivé au pouvoir en 2002, le président devrait en principe faire part de son éventuelle candidature aux autorités électorales au plus tard le 12 mars.

Ses détracteurs estiment qu'un nouveau mandat de quatre ans serait nuisible à la démocratie colombienne, au sein de laquelle le président concentre de plus en plus de pouvoirs.

Interrogé par l'AFP, le président de la Cour constitutionnelle, Nilson Pinilla, a refusé de confirmer le contenu du rapport présenté par le magistrat Sierra, se contentant simplement d'indiquer qu'il avait bien été déposé et que la Cour se prononcerait au plus vite, avant le délai de 60 jours dont elle dispose.