Le président du Venezuela Hugo Chavez, chef de file de la gauche radicale latino-américaine, a affirmé que sa révolution durerait 900 ans et qu'il était lui-même prêt à rester 11 ans de plus au pouvoir à l'occasion du 11e anniversaire de sa prise de fonctions, mardi.

«J'ai 55 ans, dont 11 comme président. Lors des 11 prochaines années, je promets de me ménager un peu plus et si vous le souhaitez, dans 11 ans, j'aurai 66 ans, dont 22 comme président, si Dieu le veut», a déclaré M. Chavez sous les vivats de ses ministres et de centaines de partisans.

«Et je ne préfère pas penser aux 11 années qui suivront, parce que j'aurai 77 ans, dont 33 comme président. Cela fera trop, vous ne croyez pas?», a demandé le président, élu en 1998, puis réélu en 2000 et 2006.

La foule a hurlé «non» en guise de réponse.

Le dirigeant socialiste avait déjà annoncé qu'il se représenterait en 2012, après l'adoption en 2009 d'une réforme constitutionnelle qui a levé la limitation du nombre de mandats présidentiels.

Il veut poursuivre la mise en place du «socialisme du XXIe siècle», mêlant programmes sociaux à l'attention des plus pauvres et nationalisation des secteurs stratégiques du premier pays exportateur de pétrole latino-américain (hydrocarbures, électricité, télécommunications, sidérurgie, banques).

«Cette révolution est arrivée pour gouverner 900 ans», a-t-il affirmé, en ajoutant que «les oligarques» et les «yankees» (Américains) «ne gouverneront plus jamais le Venezuela».

M. Chavez, pourfendeur de «l'impérialisme» américain, estime que son pays a connu «90 ans de colonisation» de la dictature de Juan Vicente Gomez en 1908 à son élection à la présidence fin 1998. Durant cette période, le pays fut dominé par l'oligarquie et les Etats-Unis, selon lui.

Pour poursuivre sa révolution, M. Chavez juge aussi nécessaire de remporter largement les prochaines législatives, en dépit d'un mécontentement croissant, lié à la crise énergétique, aux pénuries d'eau ou encore à l'insécurité.

«Nous allons gagner le 26 septembre avec une majorité écrasante», a-t-il lancé.

Le pouvoir détient la quasi-totalité des sièges au parlement actuel, car l'opposition avait boycotté le dernier scrutin en 2005.