Des voleurs présumés ont été contraints de défiler torse nu dans les rues de Zamora, dans l'Etat mexicain du Michoacan (ouest), pour exhiber leurs dos flagellés par le cartel de «La Familia» (La Famille) en guise d'avertissement à la population, raconte samedi la presse locale.

Six hommes ont ainsi marché en silence jeudi dans le centre de Zamora, en se couvrant la tête avec leurs T-shirts. Leurs dos portaient des marques de coups de fouet et des pancartes au contenu menaçant pendaient à leur cou.

«Voleurs, attention, nous allons nous occuper de vous !», «Nous sommes en train de nettoyer ta ville!», pouvait-on lire sur ces messages signés «La Familia».

La chaîne de télévision Milenio affirme, quant à elle, qu'«une quarantaine d'individus criant qu'ils étaient des voleurs et des violeurs» avaient déjà défilé la semaine passée dans cette même ville du Michoacan, fief de ce cartel considéré comme étant le premier producteur mexicain de drogues synthétiques.

Une fonctionnaire du secrétariat de la Sécurité publique de l'État, interrogée par l'AFP, a déclaré ne pas être au courant des ces incidents.

Le Michoacan, région natale du président Felipe Calderon, est le théâtre d'une guerre acharnée entre «La Familia» et les «Zetas», gang de tueurs à gages qui s'est transformé en important cartel de la drogue.

Vendredi, la police a retrouvé six cadavres décapités avec le visage ou la poitrine tailladés de la lettre «Z», ce qui les identifiait comme étant des membres des «Zetas». Un autre corps dont tête avait été coupée a été retrouvé deux jours plus tôt dans une autre localité de la région, Quiroga.

Cinq policiers ont par ailleurs été tués vendredi dans une embuscade attribuée par les autorités à «La Familia», présentée par les Etats-Unis comme l'un des quatre cartels de la drogue les plus puissants du Mexique.

Cette organisation s'était fait connaître en 2006 en jetant cinq têtes humaines sur la piste de danse d'un bar. Elles étaient accompagnées d'un message dans lequel le cartel affirmait appliquer «la justice divine».

La guerre des cartels a fait plus de 15.000 morts selon les autorités depuis la prise de fonctions de M. Calderon fin 2006, en dépit du déploiement de plus de 50.000 militaires en renfort de la police.