Vingt-quatre chaînes câblées du Venezuela vont devoir se soumettre à une loi concernant jusqu'ici seulement les chaînes et radios hertziennes, qui les oblige notamment à diffuser les allocutions du président socialiste du pays Hugo Chavez.

Dans cette liste de médias publiée jeudi dans la presse vénézuélienne figure RCTV, la chaîne à qui le gouvernement a retiré sa licence hertzienne en 2007 en raison de son soutien à la tentative avortée de putsch contre M. Chavez en 2002 et réfugiée depuis sur le câble.

La loi sur la responsabilité sociale en radio et télévision, adoptée en 2004, codifie notamment la diffusion de programmes violents ou à caractère sexuel. Elle oblige aussi les chaînes et radios hertziennes à diffuser les allocutions prononcées régulièrement par le président Chavez, pour s'adresser directement à la population.

Les 24 chaînes en question étaient jusqu'ici dispensée de ces obligations, car il s'agit de télévisions régionales, mais leur statut a changé le mois dernier puisque le gouvernement considère désormais comme «nationales» les chaînes diffusant au moins 30% de programmes produits au Venezuela par semaine.

«Les entreprises par câble sont désormais obligées de se soumettre à la loi de radio et télévision. Il n'y a pas d'excuses», a lancé Disdao Cabello, directeur de Conatel, l'organe régulateur des télécommunications dans le pays.

Il a précisé que 164 autres chaînes vénézuéliennes restaient dispensées de cette loi.

L'opposition a dénoncé la nouvelle législation qu'elle a qualifiée de «loi baillon». Elle redoute que les médias ne soient sanctionnés ou qu'ils s'autocensurent pour éviter des amendes ou des fermetures temporaires.

La chaîne privée Globovision, très critique à l'égard du président socialiste Hugo Chavez, a dû payer 9 millions de bolivars d'amende (3 millions d'euros) au fisc l'an dernier pour un usage d'antennes non autorisé et pour fraude fiscale.

Le gouvernement a par ailleurs fermé une trentaine de radios en juillet, en raison d'irrégularités administratives, suscitant une vague de protestations dans et à l'extérieur du pays.