Le danger de mort ne cesse d'augmenter au Mexique pour les journalistes, où l'un d'eux a été assassiné et un autre enlevé depuis la fin de 2009 dans le nord du pays, près de la frontière américaine, a souligné lundi la Commission nationale des droits de l'Homme (CNDH).

Valentin Valdes Espinosa, reporter du quotidien Zocalo de Saltillo, la capitale de l'Etat de Coahuila (nord-ouest du Mexique), frontalier de l'Etat américain du Texas, a été retrouvé vendredi dernier, torturé et assassiné, quelques heures après avoir été enlevé sur place par des inconnus. Un de ses confrères, enlevé avec lui, a été libéré un peu plus tard par les ravisseurs.

Le 31 décembre, un autre journaliste spécialisé dans les affaires policières avait été enlevé dans l'Etat de Sinaloa (nord-ouest, sur la côte du Pacifique): il n'a pas réapparu depuis.

«Le meurtre de Valentin Valdes Espinosa (...) montre qu'au Mexique les journalistes sont de plus en plus victimes de détention illégale, menaces et intimidations, persécutions, attentats et enlèvements», écrit la CNDH, contrôlée par l'Etat, dans un communiqué.

Le Mexique a été classé au deuxième rang du classement mondial du nombre de journalistes tués en 2009, avec 13 morts, derrière les Philippines et devant la Somalie, selon l'ONG Presse Emblème Campagne (PEC), basée à Genève.

Depuis l'an 2000, la CNDH a enregistré au Mexique 58 journalistes tués, neuf disparus et sept attentats à l'explosif contre des installations des médias.

Les journalistes font partie des «victimes collatérales» de la guerre sanglante entre les cartels mexicains pour le contrôle du trafic et de l'expédition de la drogue aux Etats-Unis, premier consommateur de cocaïne au monde.

Ces affrontements entre les cartels ont fait plus de 15 000 morts dans le pays depuis décembre 2006, à l'entrée en fonctions du président Felipe Calderon, qui a déclaré la guerre aux trafiquants avec l'aide des Etats-Unis, et a déployé contre eux quelque 50 000 militaires en renfort de la police.