Le dirigeant putschiste Roberto Micheletti, qui s'est retiré du pouvoir le temps du scrutin de dimanche au Honduras, a accusé samedi les partisans du président renversé Manuel Zelaya de poser des «bombes» pour inciter les électeurs à ne pas voter. M. Micheletti a demandé à ceux qui «essayent de boycotter nos élections (...) qu'ils ne posent pas de bombes», sur les ondes de la radio locale HRN, en allusion au Front de Résistance au coup d'État du 28 juin.

«Ce sont les pressions psychologiques que prétendent imposer ces messieurs (...) qui aujourd'hui sont dans la clandestinité pour pouvoir provoquer ce type d'inquiétude parmi la population», a-t-il ajouté.

Le Front a appelé à boycotter le scrutin qu'il juge illégal puisqu'il est organisé par les putschistes et que le président constitutionnel, M. Zelaya, renversé par un coup d'État, n'a pas été rétabli au préalable dans ses fonctions.

Mais il a appelé à un boycott «pacifique».

Une trentaine d'attaques à l'explosif contre des institutions et des médias pro et anti coup ont été perpétrées depuis le 28 juin, causant des dégâts matériels mineurs, mais alimentant un climat de suspicion.

Le Front a formellement démenti toute participation à des attaques, et a dénoncé au contraire des actes de provocation des autorités putschistes qui chercheraient une justification à une répression.

Il a appelé à «un couvre-feu populaire» dimanche. «Restez chez vous pour éviter d'être réprimé par l'armée!», a dit Juan Barahona, un des dirigeants du Front.

Entre cinq et neuf personnes sont mortes dans des manifestations, selon les sources. Plus de 1000 autres ont été arrêtées illégalement et près de 500 torturées, selon le Comité de familles de prisonniers et de disparus du Honduras.