Les indices de criminalité à Medellin, deuxième ville colombienne, ont explosé depuis le début de l'année 2009, avec 1.846 homicides jusqu'à la mi-novembre, soit 800 de plus que pour l'ensemble de l'année 2008, rapporte le quotidien El Tiempo.

Selon le journal, ces crimes sont le produit d'une guerre de gangs contrôlés par d'ex-paramilitaires pour faire main basse sur le trafic de drogue - qui rapporterait de cinq à sept millions de dollars par mois - les extorsions et d'autres commerces illicites. Le conflit a été déclenché par l'extradition aux États-Unis, en 2008, de Diego Fernando Murillo, alias Don Berna, l'un des chefs des milices d'extrême droite des Autodéfenses unies de Colombie (AUC), aujourd'hui dissoutes.

L'homme dirigeait aussi un réseau de sicaires au service du narco-trafic dans le nord-ouest du pays.

L'affrontement actuel opposerait deux anciens lieutenants de «Don Berna», Maximiliano Bonilla, alias «Valenciano» et Eric Vargas, alias «Sebastian».

Selon des données officielles, les morts rapportées jusqu'à la mi-novembre, correspondent à 70% aux membres de bandes criminelles.

Medellin, 2,3 millions d'habitants, siège du cartel de Pablo Escobar, avait déjà enregistré des taux de criminalité record à la fin des années 1980, atteignant 6.800 morts en un an.

La ville s'enorgueillissait encore récemment du retour à la tranquillité alors qu'en 2007 seulement 653 morts avaient été enregistrées.