Des milliers de Nicaraguayens ont manifesté samedi à Managua à l'appel de l'opposition contre l'éventualité de voir le président Daniel Ortega briguer un autre mandat, tandis que les partisans du chef de l'État ont décalé leur propre rassemblement pour éviter des heurts.

Scandant des slogans comme «démocratie, oui, dictature, non» ou «qu'il s'en aille» (Ortega), les manifestants ont entamé une marche qui devait se terminer devant le siège du Conseil électoral suprême (CSE), rapporte un correspondant de l'AFP.

L'opposition, soutenue par la puissante Église catholique, le patronat et des organisations de la société civile, réclame entre autres la destitution des magistrats de ce conseil, jugés en majorité proches du gouvernement Ortega, afin de garantir la transparence de la prochaine élection présidentielle prévue en 2011.

Les manifestants venus de tout le pays en autocar ou en camionnette chantaient: «le caïman s'en va, le caïman s'en va, il s'en va au Venezuela», en référence à M. Ortega et à son ami, le président vénézuélien Hugo Chavez, chef de file de la gauche radicale en Amérique latine.

Le cortège était entouré d'un important dispositif de sécurité surveillé par le chef de la police, Aminta Granera, en personne. Plus de 7000 policiers étaient déployés dans la ville. Mme Granera a été critiquée pour avoir autorisé le même jour une autre manifestation, celle-là de soutien à M. Ortega.

Afin d'éviter d'éventuels affrontements, les partisans du président Ortega ont décalé leur rassemblement de plusieurs heures. Cette manifestation ne devait débuter qu'à 13H00, heure locale.