Les travestis et les transsexuels de Bolivie pourront présenter à partir de jeudi des cartes d'identité avec une photo qui corresponde au physique qu'ils ont choisi, ce qui est considéré comme un pas en avant dans la lutte contre la discrimination.

La police, chargée de l'attribution des papiers, a accédé à une demande d'une organisation de gays et lesbiennes, l'Adesproc, grâce à l'intervention de la «Médiatrice du Peuple» chargée de faire valoir les droits des citoyens dans ce pays d'Amérique du Sud, dirigé par le socialiste Evo Morales, a expliqué à l'AFP le leader de l'Adesproc, Alberto Moscoso.

«C'est une grande avancée pour ce groupe de population, principalement pour les travestis et les transsexuels, parce qu'ils étaient victimes de discrimination tout le temps en raison de l'absence de correspondance entre leur image et leur nom», selon M. Moscoso, dirigeant de l'Association civile de Développement social et de Promotion culturelle.

Beaucoup «ont eu des problèmes dans les aéroports et des banques quand leurs visages ne correspondaient pas à leurs noms originaux ou à leur corps biologique», a-t-il ajouté.

La médiatrice Patricia Flores a affirmé que 80% des 400 personnes enregistrées par l'Organisation de Travestis, transgenres et transsexuels féminins de Bolivie (OTRAF) avait renoncé à la carte d'identité en raison de ce qu'ils considéraient comme une discrimination.

Maintenant «la police nationale a publié des instructions pour le respect des travestis, transgenres et transsexuels, destinées aux directions d'identification afin que le droit à l'identité de ces personnes soit honoré», a dit Mme Flores.