L'opposition en Bolivie a réclamé mercredi une enquête internationale sur un complot présumé en avril contre l'Etat, après la circulation d'une vidéo suggérant une «mise en scène» autour des trois «mercenaires» alors abattus par la police.

Un Boliviano-Croate, un Irlandais et un Croato-Hongrois avaient été abattus le 16 avril dans un hôtel de Santa Cruz. Selon l'Etat, ils entendaient déstabiliser la Bolivie par des attentats contre de hautes autorités du pays, avec des visées séparatistes dans la prospère région Est.

Un Hongrois, Elod Toaso, et un Boliviano-Croate, Mario Tadic, arrêtés au même moment, restent détenus.

Une vidéo a circulé ces derniers jours, «suggérant que la police aurait fabriqué la scène, plaçant des pièces à conviction, pour appuyer l'hypothèse d'un groupe terroriste», a déclaré la député d'opposition Marisol Aban, membre d'une commission parlementaire d'enquête sur les faits.

La vidéo, réalisée par la police elle-même, est confuse mais intrigante pour un film censé intervenir juste après un raid et une fusillade, selon la version officielle des événements. L'opposition estime qu'il y a eu execution.

Elle montre des policiers déplaçant des objets dans la chambre d'hôtel, la présence d'un civil parmi les hommes en commando, et dévoile des dialogues étranges sur l'emplacement d'armes, de dynamite.

«Plus que jamais aujourd'hui, nous pensons qu'il faut une enquête internationale, avec experts légistes et balistiques impartiaux, d'Interpol, pour savoir ce qui s'est passé», a déclaré Aban à l'AFP.

Une telle enquête, dit-elle, pourrait être initiée par le parlement bolivien, des familles des victimes, ou des pays - Irlande, Croatie, Hongrie - ayant des ressortissants impliqués.

L'ambassadeur britannique à La Paz s'est il y peu attiré l'ire du président Evo Morales, en exprimant qu'«il y a trop de points de doutes» dans l'affaire, traduisant le sentiment de pays concernés, Irlande et Hongrie.

«Toute aide serait importante pour que tout soit éclairci. A ce jour rien n'a été éclairci», avait déclaré l'ambassadeur, suggérant une assistance européenne.