Vingt-huit meurtres à la manière des cartels de la drogue ont été commis dans le nord du Mexique dans la nuit de mardi à mercredi, dont celui d'un militaire américain, abattu avec cinq autres victimes dans un bar de Ciudad Juarez, à la frontière texane des Etats-Unis, selon les autorités locales.

Le militaire américain tué a été identifié sous le nom de David Booher, sergent des Forces aériennes américaines, basé à Tampa (Floride) et un autre militaire américain, Jorge Alberto Arguelles, 35 ans, lui aussi de l'US Air Force, a été blessé selon cette source.

Quinze de ces meurtres ont été commis à Ciudad Juarez, où l'on compte déjà plus de 2000 homicides cette année, un nouveau record pour la ville la plus meurtrière du Mexique, où l'on en avait enregistré 1653 en 2008, selon les décomptes de l'AFP basés sur les rapports de police.

C'est à la frontière américaine, de la Californie au Texas, que se concentre la guerre sanglante entre les cartels mexicains pour le contrôle du trafic de drogue à destination des Etats-Unis, premier marché mondial pour la cocaïne.

Ces affrontements ont provoqué plus de 14 000 homicides au Mexique depuis l'arrivée au pouvoir du président Felipe Calderon fin 2006. Son gouvernement a pourtant mobilisé près de 50 000 militaires pour appuyer la police dans la lutte contre les trafiquants.

Mercredi à l'aube, des inconnus encagoulés et vêtus de noir, armés de pistolets et de fusils d'assaut, ont interpellé des clients dans un bar chic de Ciudad Juarez, les «invitant» à les suivre, selon les déclarations faites par des témoins à la police. Comme les personnes menacées résistaient, les agresseurs ont ouvert le feu: un militaire de l'aviation américaine basé en Floride a été tué, et un autre grièvement blessé, dans la fusillade qui a fait au total six morts et trois blessés.

Trois corps, dont celui d'une femme, ont également été découverts à Tijuana, à la frontière californienne, autre grand champ de bataille entre les cartels.

Les trois victimes avaient été assassinées par asphyxie, le visage recouvert de bandes adhésives, selon une méthode typique des règlements de comptes entre cartels, selon la police.