L'ambassadeur des Etats-Unis en Colombie a tenté de rassurer les pays comme le Venezuela ou l'Equateur inquiets à propos de l'accord militaire signé entre Bogota et Washington, en affirmant que son pays ne participerait pas «aux opérations militaires» de la Colombie.

«Jamais, jamais, jamais. Nous n'allons pas participer aux opérations militaires de la Colombie parce que c'est une mauvaise politique et il y a des restrictions légales du Congrès des Etats-Unis, et surtout parce que les forces armées (colombiennes) sont aujourd'hui les plus sophistiquées de la région, elles n'ont besoin de personne», a assuré William Brownfield au journal colombien El Tiempo dans un entretien publié dimanche.

L'ambassadeur et le chef de la diplomatie colombienne, Jaime Bermudez, ont signé vendredi pour dix ans un accord permettant à l'armée américaine de faire usage d'au moins sept bases en Colombie, pays frontalier avec le Venezuela, l'Equateur, le Brésil, le Pérou et Panama.

Il autoriserait la présence de 800 militaires et 600 civils américains.

Cela «ne signifie pas une augmentation de la présence militaire des Etats-Unis en Colombie» et cela n'aura pas d'«impact extraterritorial», a dit l'ambassadeur américain.

Le texte est destiné selon Washington et Bogota à renforcer leur coopération dans la lutte contre le trafic de drogues et les guérillas d'extrême-gauche, mais il a suscité des réserves en Colombie et une crise régionale en juillet-août.

Le Venezuela et l'Equateur craignent que des opérations les visant puissent être menées depuis le sol colombien, notamment en matière de renseignements.

«Les bases sont contre les gouvernements, les présidents (...) révolutionnaires en Amérique latine», a dit samedi le président bolivien allié des deux pays au sein du bloc antilibéral latino-américain de l'Alba.

«La collaboration ou les missions ne vont pas être différentes de celles des 10 dernières années», «il y aura peut-être des opérations plus sophistiquées que par le passé: c'est (...) une mauvaise nouvelle pour les trafiquants de drogue et les terroristes», a dit l'ambassadeur américain.

Selon le diplomate, l'accord envisage l'organisation de missions de renseignements «de courte durée» et des opérations maritimes conjointes dans les eaux internationales.

Le texte jamais divulgué sera publié la prochaine semaine «dans le pays et à l'international», a dit samedi le président colombien Alvaro Uribe, qui a évoqué un accord «vital» pour son pays, visant «la défaite du narcoterrorisme».