La première ministre d'Haïti, Michèle Pierre-Louis, doit se soumettre jeudi au Sénat à un vote de confiance qui a de fortes chances de sceller sa destitution, tant les parlementaires de la majorité présidentielle sont insatisfaits du travail de son gouvernement.

Ces derniers jours, les sénateurs du parti Lespwa («l'espoir», en français), majoritaires, se sont ouvertement prononcés pour un changement de gouvernement estimant que l'équipe au pouvoir n'avait pas fourni les résultats escomptés.

«C'est fait. Nous ne reviendrons pas sur notre décision. Après le vote au parlement (jeudi), nous allons rapidement désigner un nouveau premier ministre et former un gouvernement pour ne pas laisser de vacance» du pouvoir, a confié à l'AFP un sénateur de la majorité sous couvert d'anonymat.

«Je vais étudier avec mes collaborateurs comment répondre à la convocation des parlementaires. Mais si je dois partir, je partirai la tête haute», a déclaré de son côté Michèle Pierre-Louis, en poste depuis septembre 2008.

«Les difficultés financières de l'État font que nous ne sommes pas encore en mesure de répondre aux multiples besoins de la population», a-t-elle ajouté dans une déclaration enregistrée, diffusée par les médias de Port-au-Prince mardi soir.

Mme Pierre-Louis a en outre réclamé qu'une enquête soit ouverte sur la gestion des fonds d'urgence, d'un montant de 197 millions de dollars, accordés à son gouvernement après les quatre ouragans qui avaient durement frappé le pays l'an passé, pour répondre aux accusations de corruption soulevées par ses détracteurs au Sénat.