La police mexicaine a retrouvé jeudi soir neuf corps masculins découpés en morceaux dans 18 sacs en plastique noir placés à l'intérieur d'une camionnette dans l'État de Guerrero, a-t-on appris vendredi auprès des forces de l'ordre.

«Neuf sacs contenaient les têtes et des membres et neuf autres les troncs des victimes», précise dans un communiqué le ministère de l'Intérieur de l'État de Guerrero.

Dans le véhicule, abandonné sur un chemin dans la périphérie de Tlapehuala, les policiers ont retrouvé deux lettres de menaces de la «Familia» (La Famille), puissant cartel de la drogue apparu en 2006 dans l'État voisin de Michoacan (ouest) et également très présent dans l'État de Guerrero.

Le cartel y affirme que c'est un avertissement pour qu'on «apprenne à le respecter», sans préciser à qui il s'adresse.

Vendredi matin, la police a également retrouvé les cadavres de trois hommes accompagnés d'un message de menaces de la Familia dans une camionnette dans la station balnéaire d'Acapulco, sur la côte Pacifique, a précisé le ministère de l'Intérieur de l'État de Guerrero.

Un message similaire a été retrouvé près du corps d'un autre homme assassiné près du cimetière du village d'Ejido Viejo, toujours dans le Guerrero.

«La Familia», considéré comme le premier producteur mexicain de drogues synthétiques, est en conflit avec son ancien allié, le «cartel du Golfe».

Elle a également lancé une déclaration de guerre à la police fédérale à la mi-juillet en revendiquant l'assassinat de 16 de ses agents, dont douze avaient été retrouvés entassés au bord d'une route.

Le gouvernement a répliqué en déployant 5500 policiers et militaires dans le Michoacan, région natale du président Felipe Calderon, et en s'attaquant aux ressources financières de l'organisation criminelle.

Plusieurs dirigeants du cartel ont été arrêtés depuis.

Dix autres personnes ont été assassinées entre jeudi et vendredi dans le reste du Mexique, dont huit dans l'État de Chihuahua, à la frontière avec les États-Unis, où s'affrontent les cartels de Juarez et Sinaloa.

La guerre des cartels a fait 14 000 morts depuis l'arrivée au pouvoir, fin 2006, de M. Calderon, qui a pourtant déployé 50 000 soldats à travers le territoire pour tenter d'enrayer la violence.