Le président déchu du Honduras, Manuel Zelaya, et le gouvernement putschiste ont trouvé un terrain d'entente sur plusieurs points, mais le dialogue entamé mercredi achoppe toujours sur la question du retour au pouvoir de M. Zelaya, a indiqué samedi un négociateur.

Des représentants des deux parties travaillent sur un plan de sortie de crise fondé sur l'accord de San José proposé en juillet par le président du Costa Rica, Oscar Arias.

Ce plan prévoit le retour au pouvoir de M. Zelaya, la formation d'un gouvernement d'union nationale et une amnistie pour les délits politiques commis avant et après le coup d'État.

«Il y a eu des progrès. Par exemple, il n'y a pas d'amnistie. Les deux délégations n'en veulent pas. Et il y a un accord sur un gouvernement d'union nationale», a déclaré le dirigeant syndical Juan Barahona, l'un des trois représentants de M. Zelaya lors de ces négociations.

«Il n'y a pas d'amnistie pour le moment,» avait déjà indiqué le président putschiste Roberto Micheletti.

Selon M. Barahona, le gouvernement serait formé de ministres des deux camps et M. Zelaya ne veut pas entendre parler d'amnistie, car «cela signifie l'amnésie, l'oubli et le pardon». «Nous ne pouvons pas pardonner le coup d'Etat» qui a renversé le président déchu le 28 juin dernier, a-t-il ajouté.

Il a également précisé que ces deux accords seraient caduques, si le camp Micheletti n'acceptait pas le retour au pouvoir de M. Zelaya.

Les représentants des deux parties sont convenus de se retrouver mardi, à deux jours de l'ultimatum fixé par le président déchu pour que les négociations aboutissent.

«La journée de mardi sera décisive. Nous espérons qu'il y aura quelque chose à annoncer dès mercredi», a déclaré à l'AFP une source diplomatique proche de la table des négociations, mise en place mercredi par une mission ministérielle de l'Organisation des Etats américains (OEA).

M. Zelaya a par ailleurs dénoncé l'attitude de plus en plus hostile, selon lui, des forces de l'ordre qui encerclent l'ambassade du Brésil, où il est réfugié depuis son retour au pays le 21 septembre.

Selon lui, des tireurs d'élite pointent leurs fusils vers le bâtiment et ses communications sont placées sur écoute.

Ses partisans, eux, ont continué à manifester pour réclamer son retour au pouvoir dans un quartier populaire de l'est de la capitale, malgré la concurrence du match de la sélection hondurienne de football contre les Etats-Unis, décisif pour sa qualification au Mondial-2010.