L'ONU a demandé vendredi à Tegucigalpa de s'opposer par tous les moyens à l'utilisation d'anciens paramilitaires colombiens au Honduras, toujours en proie à des troubles politiques depuis le coup d'État du 28 juin qui a renversé le président Manuel Zelaya.

Le Groupe de travail des Nations Unies sur l'utilisation de mercenaires, a demandé dans un communiqué «aux autorités du Honduras de prendre toutes les mesures pratiques pour empêcher l'utilisation de mercenaires sur son territoire et qu'elles enquêtent pleinement sur les allégations concernant la présence (des mercenaires) et leurs activités». Selon les informations dont dispose l'ONU, près de 40 anciens membres des Autodéfenses Unies de Colombie (AUC, milice d'extrême-droite) ont été engagés par des propriétaires terriens au Honduras pour assurer leur protection et celle de leurs propriétés en vue de nouveaux épisodes de violence.

Les experts préviennent également que d'autres sources d'information signalent l'existence d'un groupe de 120 paramilitaires venus de plusieurs pays latino-américains pour soutenir le gouvernement putschiste de Roberto Micheletti.

La crise politique au Honduras a connu de multiples rebondissements depuis le retour clandestin le 21 septembre du président déchu Manuel Zelaya, qui a passé presque trois mois en exil après avoir été renversé le 28 juin par un coup d'État.

Les négociations menées sous l'égide de l'Organisation des États américains (OEA) ont tourné au dialogue de sourds jeudi, Roberto Micheletti ayant réaffirmé son opposition au retour au pouvoir de Manuel Zelaya, toujours assiégé dans l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa où il est retranché.