Le retour clandestin au Honduras du président Manuel Zelaya, chassé par un coup d'État, est «irresponsable», a déclaré lundi un représentant des États-Unis à l'Organisation des États américains (OEA), Lewis Amselem, marquant un changement de ton du pays.

«Le retour du président Zelaya au Honduras, en l'absence d'accord, est irresponsable et ne sert ni les intérêts du peuple hondurien, ni de ceux qui travaillent au rétablissement pacifique de l'ordre démocratique au Honduras», a-t-il déclaré. «Ceux qui ont facilité le retour du président Zelaya (...) ont une responsabilité particulière pour prévenir la violence et assurer le bien-être du peuple hondurien», a-t-il insisté.

Ces déclarations marquent un changement de ton des États-Unis vis-à-vis de la crise hondurienne. La secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait estimé le jour même du retour de M. Zelaya au Honduras que cela constituait une chance de résoudre la crise politique dans ce pays.

«Maintenant que le président Zelaya est de retour, il serait opportun de le rétablir dans ses fonctions dans des circonstances adéquates, mettre en place les élections actuellement programmées pour novembre, garantir une transition pacifique de l'autorité présidentielle, et rétablir l'ordre constitutionnel et démocratique au Honduras», avait-elle dit.

Le président déchu s'est réfugié à l'ambassade du Brésil depuis son retour clandestin au pays le 21 septembre.

Lundi, les principaux médias d'opposition au gouvernement putschiste du Honduras ont été fermés et le président Zelaya, à appelé la communauté internationale à réagir «immédiatement», trois mois jour pour jour après sa destitution, le 28 juin.

«Le président Zelaya devrait user de son autorité pour presser ses partisans d'exprimer leurs opinions de manière pacifiques», a déclaré lundi M. Amselem, ajoutant que «le peuple hondurien souffre» et appelant «toutes les parties à parvenir rapidement à un accord».

L'expulsion dimanche du Honduras de quatre diplomates de l'OEÀ «constitue une insulte à la communauté internationale et à cette organisation», a-t-il également ajouté.