Le président déchu du Honduras Manuel Zelaya, réfugié dans l'ambassade du Brésil, a réclamé vendredi l'intervention de la Croix-Rouge internationale, faisant état de malaises dans son entourage, liés selon lui à la diffusion d'un gaz toxique par les forces de l'ordre.

«Il y a ici une soixantaine de personnes qui tentent de respirer dans la cour. Il y a des gens qui vomissent du sang. Un gaz toxique a été diffusé», a-t-il affirmé dans un entretien téléphonique avec l'AFP.

Un photographe de l'AFP dans l'ambassade a confirmé avoir vu des personnes vomissant du sang, sans cependant connaître les causes de ces symptômes.

«Nous demandons que les organismes de protection (...) comme la Croix-Rouge internationale interviennent immédiatement», a déclaré M. Zelaya.

«J'ai moi-même un masque et la gorge très sèche», a-t-il ajouté en assurant que cette situation était liée «à des gaz toxiques utilisés par les militaires pour évacuer les gens».

Un porte-parole de la police a catégoriquement démenti la moindre diffusion de gaz.

«Ce sont de faux messages pour la communauté internationale. Je ne vois pas comment nous aurions pu diffuser des produits chimiques. C'est une stratégie qu'ils utilisent pour attirer l'attention (...) justement au moment où le Conseil de sécurité (des Nations unies) est réuni», a-t-il déclaré.

Auparavant à New York, le Conseil de sécurité de l'ONU avait demandé que cesse le harcèlement de l'ambassade du Brésil à Tegucigalpa, selon l'ambassadrice américaine à l'ONU, Susan Rice, présidente du Conseil.

L'atmosphère au sein de l'ambassade semble s'être détériorée, quatre jours après que le président déchu rentré au Honduras par surprise s'y soit réfugié avec une soixantaine de ses partisans.

Selon le photographe de l'AFP, l'épouse de Manuel Zelaya, Xiomara Castro, a ainsi traité vendredi matin d'«assassins» les militaires déployés autour du bâtiment.

Le ministre des Affaires étrangères brésilien, Celso Amorim, a dénoncé devant le Conseil de sécurité des Nations Unies l'état de «siège» auquel est soumis l'ambassade, soumise «à des actes de harcèlement et d'intimidation par les autorités de facto», notamment des coupures d'eau, d'électricité, le blocage des communications, des équipements d'agression sonore et le rationnement des vivres.