L'organisation des droits de l'homme Amnesty International a qualifié mercredi la situation au Honduras d'«alarmante», appelant les autorités de facto à mettre à terme aux «violences et à la répression».

«La situation au Honduras ne peut qu'être qualifiée d'alarmante», a déclaré Susan Lee, directrice pour les Amériques d'Amnesty International, citée dans un communiqué diffusé depuis Londres, siège de l'organisation.

«Les agressions de militants des droits de l'homme, la suspension des médias, les violences infligées par la police aux manifestants et les informations de plus en plus nombreuses d'arrestations massives montrent que les droits de l'homme et l'Etat de droit au Honduras sont gravement en danger», a-t-elle ajouté.

«La seule issue est que les autorités de facto cessent la politique de répression et de violences et respectent la liberté d'expression et d'association... Nous exhortons également la communauté internationale à rechercher une solution urgente, avant que le Honduras ne s'enfonce encore plus profondément dans une crise des droits de l'homme», a poursuivi Mme Lee.

Amnesty International dit avoir «reçu des informations selon lesquelles des douzaines de manifestants ont été emmenés dans des centres de détention non autorisés à travers la capitale» dans la nuit de mardi à mercredi. «Bien que la plupart d'entre eux aient été relâchés, les arrestations massives et arbitraires pourraient rendre les personnes encore détenues vulnérables aux violations des droits de l'homme, comme les mauvais traitements, la torture et les disparitions», selon l'organisation.

Le président hondurien déchu Manuel Zelaya, chassé de son pays par un coup d'Etat le 28 juin, y est revenu lundi, se réfugiant à l'ambassade du Brésil avec une centaine de ses partisans.