Les États-Unis ont remis vendredi leurs installations sur la base de Manta aux autorités équatoriennes, après dix ans d'opérations antidrogue menées depuis ce port équatorien donnant sur le Pacifique.

La remise de la base située à quelque 280 km au sud-ouest de Quito où plus aucune opération n'était menée depuis le 17 juillet s'est faite lors d'une cérémonie retransmise par les médias durant laquelle les ministres présents se sont félicités de la souveraineté retrouvée de leur pays. «Plus jamais il n'y aura de bases étrangères en territoire équatorien», «plus jamais nous ne vendrons le drapeau», a déclaré Fander Falconi, le chef de la diplomatie étrangère.

«Ils (les anciens dirigeants) n'ont pas eu de scrupules pour sacrifier la souveraineté de l'Equateur», a ajouté le ministre équatorien.

Depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2007, le président socialiste équatorien Rafael Correa avait annoncé qu'il souhaitait que les forces étrangères quittent le pays. Il n'a de ce fait pas renouvelé la concession de dix ans accordée en 1999 aux États-Unis sur la base de Manta et a fait adopter une constitution qui interdit le déploiement de troupes étrangères en Equateur.

Après l'annonce de la fermeture de Manta, les États-Unis ont cherché d'autres points de départ pour leur opérations antidrogue sur le Pacifique et ont conclu un accord de principe avec la Colombie pour pouvoir dans ce pays faire usage de sept bases.

L'accord, annoncé à la mi-juillet et présenté comme un simple renforcement de la coopération antidrogue et antiterroriste entre les deux pays, a provoqué une crise régionale, certains voisins de la Colombie, en particulier le Venezuela, considérant que ces bases permettraient à Washington de mener des opérations de surveillance.

L'Union des Nations sud-américaines (Unasur) a notamment demandé à Bogota de fournir des «garanties» sur le fait que les opérations depuis son territoire ne pourront concerner d'autres pays.

Depuis le «poste d'opérations avancées» de Manta, les États-Unis ont mené des opérations de surveillance aérienne du Pacifique qui leur ont permis de saisir 1700 tonnes de drogue.