Le président du Paraguay, Fernando Lugo, s'est déclaré opposé jeudi à la venue de 500 militaires américains l'an prochain pour des exercices bilatéraux, en pleine polémique régionale sur la présence de troupes étrangères en Amérique latine.

«Ce n'est pas un refus catégorique. Simplement nous ne jugeons pas opportun que 500 hommes du commandement Sud des États-Unis soient présents au Paraguay pour ce type d'exercices», a déclaré le chef de l'État en conférence de presse. Les militaires américains doivent venir dans le cadre du programme «Nouveaux horizons» du Commandement sud de l'armée américaine. Il s'agit d'exercices à caractère humanitaire effectués en collaboration avec l'armée locale dans différents pays d'Amérique latine ou des Caraïbes.

M. Lugo, premier président de gauche du Paraguay après 61 ans d'hégémonie du parti conservateur Colorado, a rappelé que «la grande présence de soldats américains dans la région avait été remise en question» lors de récentes réunions de l'Union sud-américaine des nations (Unasur).

Fin août, les dirigeants des 12 pays membres de l'Unasur ont lancé un avertissement contre «la présence de forces militaires étrangères» dans la région, pour tenter de surmonter la crise provoquée par l'annonce d'un accord autorisant l'accès de sept bases militaires colombiennes à l'armée américaine.

«Un déploiement de 500 soldats, militaires et professionnels dans le pays ne passe pas inaperçu. C'est pour cela que je pense que ce n'est ni prudent, ni opportun», a ajouté M. Lugo.