Cuba estime que l'arrivée au pouvoir de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis «n'est synonyme d'aucun changement» dans l'application de l'embargo américain contre l'île, a dit mercredi le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodriguez.

«La politique de blocus demeure intacte. L'arrivée du gouvernement d'un nouveau président des Etats-Unis n'est synonyme d'aucun changement dans l'application du blocus», a-t-il à l'occasion de la publication à La Havane d'un rapport sur les conséquences de l'embargo qui sera présenté le 28 octobre devant l'Assemblée générale de l'ONU.

Selon M. Rodriguez, la preuve qu'il n'y a «aucun changement», c'est que M. Obama a prorogé d'un an, lundi, la «loi sur le commerce avec l'ennemi» qui a donné naissance à l'embargo contre Cuba en 1963.

L'embargo a ensuite été durci en 1992 et en 1996, puis adouci à partir de 2000 pour autoriser la vente au régime cubain de produits agricoles et de médicaments, sous certaines conditions.

«C'est vrai que la crise économique globale a un impact sur notre économie, c'est vrai qu'il y a d'autres facteurs, mais j'affirme en connaissance de cause que l'obstacle principal au développement de Cuba c'est le blocus économique, commercial et financier appliqué pendant plus de 50 ans», selon M. Rodriguez.

Cuba évalue à 96 milliards de dollars le coût infligé à son économie par l'embargo en vigueur depuis près d'un demi-siècle.

Le 13 avril, Barack Obama a modifié les sanctions pour autoriser les voyages sans limite des Cubano-américains vers l'île communiste, certains envois et le commerce dans le secteur des télécommunications.

Une délégation américaine entamera jeudi à La Havane des conversations techniques avec le gouvernement cubain pour étudier la possibilité de reprendre le service postal entre les deux pays, a dit mercredi le porte-parole du Département d'Etat Ian Kelly.

Le ministre cubain des Affaires étrangères a reconnu ces avancées en les qualifiant de «positives» mais considère qu'il s'agit de mesures «limitées».

«Il est vrai qu'il y a une rhétorique moins agressive» et que le nouveau président «s'est montré un homme bien intentionné, intelligent, et un homme politique moderne», a dit M. Rodriguez, mais «Obama a été élu sur la base du changement et concernant le blocus contre Cuba, il n'y a pas de changement».