Le Brésil, principale économie d'Amérique latine, a confirmé vendredi sa bonne santé en annonçant une reprise de la croissance après un semestre seulement de récession.

Après l'annonce d'une hausse de 1,9% du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre, le ministre de l'Economie Guido Mantega a estimé que le Brésil connaîtrait une croissance de 3,5% au cours des six prochains mois et terminerait l'année dans le vert, avec une croissance de 1%.

«Le Brésil sera l'un des rares pays au monde qui aura un PIB positif en 2009», s'est-il réjoui lors d'une conférence de presse.

Le géant sud-américain est officiellement sorti de la période de récession qu'il a connue au début de l'année après deux trimestres de croissance négative en raison de la crise mondiale.

Cette bonne nouvelle intervient après que deux autres indicateurs ont aussi montré ces derniers jours que le pays, un des derniers à entrer en récession, était aussi un des premiers à sortir de la crise: la Bourse de Sao Paulo a retrouvé son très haut niveau d'il y a un an, poussée par le prix élevé des matières premières; la monnaie, le real, a retrouvé toute sa vigueur face à un dollar affaibli.

«Nous prévoyons une croissance de 3,5% au second semestre», a dit M. Mantega.

«Nous estimons que ces 3,5% au second semestre de cette année par rapport à 2008 nous donneront une croissance du PIB de 1% en 2009», a-t-il ajouté.

Pour l'an prochain, le ministre table sur une croissance de 4,5%. «En 2010, un nouveau cycle de la croissance de l'économie brésilienne se produira», a-t-il assuré.

«Le Brésil a sorti la tête de l'eau mais il n'est pas encore en vitesse de croisière», a toutefois déclaré à l'AFP l'économiste Roberto Troster.

D'après lui, les chiffres du second trimestre sont bons mais, a-t-il dit, «nous ne sommes pas encore complètement sortis de la crise».

M. Mantega a attribué la reprise économique à la réaction rapide du gouvernement qui a octroyé des avantages fiscaux et des réductions d'impôts à l'industrie et a favorisé le crédit à la consommation. Ces mesures ont entraîné un manque à gagner et des dépenses pour l'État qui s'élèvent aujourd'hui à 1% du PIB.

«Le Brésil pourrait arriver à la fin de l'année avec des dépenses équivalentes à 1% ou 1,5% du PIB», selon Mantega qui considère ce montant très inférieur à celui d'autres pays touchés par la crise.

Le secteur qui a connu la plus forte récupération a été l'industrie, avec une hausse de 2,1% au 2e trimestre par rapport aux trois premiers mois de l'année. Les services ont progressé de 1,2%.

Comparé à 2008, quand l'économie brésilienne avait connu un boom avant d'être atteinte par la crise, l'industrie brésilienne s'est contractée de 7,9% et l'agriculture et l'élevage de 4,2%, alors que les services ont progressé de 2,4%.