Le gouvernement de facto du Honduras, en place depuis le coup d'État qui a chassé du pouvoir le président Manuel Zelaya le 28 juin, a rompu ses relations diplomatiques avec l'Argentine, a annoncé mardi son ministère des Affaires étrangères.

Cette décision procède du principe de «stricte réciprocité», a précisé le ministère dans un communiqué. L'Argentine avait sommé jeudi dernier l'ambassadrice du Honduras, Carmen Eleonora Ortez Williams, de quitter son poste à Buenos Aires en raison du soutien qu'elle a apporté au coup d'État dans son pays, selon le ministère argentin des Affaires étrangères.

L'Argentine avait annulé la veille une invitation lancée à l'armée du Honduras pour participer à une conférence régionale des armées américaines, qui doit avoir lieu à Buenos Aires au mois d'octobre.

Le dialogue passera désormais par l'ambassade d'Israël en Argentine, selon le ministère à Tegucigalpa. Israël est l'un des rares pays à n'avoir pas rompu les relations avec le régime de facto au Honduras.

Le ministre argentin des Affaires étrangères, Jorge Taiana, a affirmé mardi à l'AFP à Mexico la nécessité d'un «plein rétablissement» de la démocratie au Honduras. Cela passe par le retour de M. Zelaya au pouvoir, à la tête d'un gouvernement d'union nationale, comme prévu dans la proposition de médiation du président costaricien Oscar Arias, a ajouté M. Taiana.

Le gouvernement de facto de Roberto Micheletti, promu chef de l'État après l'envoi de M. Zelaya en exil, persiste à refuser le retour au pouvoir du président déchu, ainsi que l'élection présidentielle anticipée également proposée par M. Arias. M. Micheletti s'en tient au calendrier prévu, qui fixe la présidentielle au 29 novembre prochain.

«Il est fondamental que les personnes qui détiennent le pouvoir de fait au Honduras comprennent qu'il n'y aura aucune reconnaissance internationale d'un gouvernement issu d'élections conduites par un gouvernement de facto», a insisté M. Taiana à Mexico.

Le ministre argentin, en visite de travail au Mexique, doit participer avec son homologue mexicaine Patricia Espinosa à une mission au Honduras de l'Organisation des États américains (OEA), prévue dans les jours à venir.