Les chauffeurs de taxi du Honduras ont déclenché lundi une grève nationale pour le retour au pouvoir du président déchu Manuel Zelaya et pour le paiement de bons d'essence qu'ils attendent depuis janvier, ont-ils annoncé.

Des dizaines de taxis ont rejoint dans les rues de Tegucigalpa une manifestation d'un millier de partisans de M. Zelaya, renversé par un coup d'État le 28 juin.

«Nous faisons partie de la résistance, nous sommes contre le coup d'État et pour le bon d'essence», a déclaré à l'AFP le président de l'Association des chauffeurs de taxi du Honduras, Gilberto Robles, à la tête d'une longue caravane de véhicules, devant le siège de la Cour suprême de justice.

Les professionnels attendent le paiement d'une compensation promise depuis janvier face à la hausse du prix de l'essence, l'équivalent de 475 dollars pour les taxis de Tegucigalpa et de San Pedro Sula, la deuxième ville du Honduras, et de 265 dollars dans le reste du pays, selon lui.

Au même moment, quelques «taxis» réfractaires manifestaient dans un autre quartier de la capitale contre les blocages de circulation provoqués quotidiennement par les manifestations pro-Zelaya.

Lundi, des représentants d'organisations ouvrières du Pays basque espagnol et d'Argentine ont également rejoint la manifestation pro-Zelaya.

La Commission interaméricaine des droits de l'Homme (CIDH) devait, elle, commencer à enquêter au Honduras sur des plaintes pour violations des droits de l'Homme contre le gouvernement de facto de Roberto Micheletti, au pouvoir depuis le coup d'État.

«Nous ne venons pas vérifier s'il y a eu un coup d'État, car cela a été établi par l'assemblée générale de l'Organisation des États américains (OEA) le 4 juillet. Nous venons étudier le dossier des droits de l'Homme dans le contexte du coup d'État», a expliqué le secrétaire général de la CIDH, l'Argentin Santiago Canton.

Une mission internationale, dont des représentants de la Fédération internationale des droits de l'Homme, avait dénoncé fin juillet à Tegucigalpa des «violations graves et systématiques» des droits de l'Homme commises depuis le coup d'État, dont des exécutions illégales pendant le couvre-feu.