Manuel Zelaya, le président destitué du Honduras, prépare à Managua une visite au Mexique, où le président Felipe Calderon l'attend mardi, après ses entretiens avec des représentants des États-Unis au Nicaragua, a indiqué son entourage dimanche.

Entre ces deux rendez-vous internationaux, M. Zelaya est revenu haranguer samedi ses partisans qui l'ont rejoint dans sa «base de résistance» nicaraguayenne d'Ocotal, à une vingtaine de kilomètres de la frontière du Honduras. Il leur a répété sa volonté de lutter «inlassablement» pour revenir au pouvoir, après le coup d'État qui l'a exilé le 28 juin.

À Tegucigalpa, le chef du gouvernement de facto, Roberto Micheletti, s'est déclaré «surpris» par l'appui manifesté à M. Zelaya par les États-Unis, et en particulier par leur ambassadeur au Honduras, Hugo Llorens, venu rencontrer le président déchu à l'ambassade hondurienne au Nicaragua.

«Il n'existe aucun pays, aucun peuple assez puissant pour nous faire plier», a-t-il affirmé.

Les États-Unis, qui répètent depuis le 28 juin que M. Zelaya est «le président légitime» du Honduras, ont gelé une grande partie de leur aide financière et militaire au Honduras. Ils ont également suspendu les visas diplomatiques de quatre représentants du gouvernement de facto.

L'Union européenne (UE) envisage des mesures similaires, a-t-elle fait savoir.

La communauté internationale maintient sa pression sur les autorités de Tegucigalpa pour qu'elles acceptent le retour de M. Zelaya au pouvoir, à la tête d'un gouvernement d'union nationale, comme l'a proposé le médiateur, le président costaricien Oscar Arias, prix Nobel de la paix en 1987.

Le Congrès du Honduras devait débattre de la proposition de M. Arias jeudi en séance plénière, mais a reporté cette étude au début de semaine.

L'Organisation des États américains (OEA), qui a exclu de ses rangs le Honduras de M. Micheletti, a également reporté à cette semaine la réunion prévue vendredi à Washington pour traiter du Honduras.

À Ocotal, M. Zelaya a répété que «le peuple a droit à l'insurrection», mais que sa «résistance» est pacifique. Certains de ses quelque 300 partisans venus le rejoindre au Nicaragua ont commencé toutefois à improviser un entraînement militaire, a constaté l'AFP.