Le président équatorien Rafael Correa a déclaré une nouvelle fois samedi qu'il n'avait pas de liens avec les Farc, au lendemain de la diffusion en Colombie d'une vidéo où le chef militaire de cette guérilla colombienne affirmerait avoir financé sa campagne en 2006.

«Personnellement, je ne connais personne appartenant aux Farc», a déclaré Rafael Correa lors de son émission radiotélévisée hebdomadaire, avant d'estimer que les accusations émises depuis Bogota à son encontre étaient des «énormités».Le chef de l'Etat équatorien a en outre précisé qu'il demanderait à une commission désignée pour enquêter sur l'attaque menée en 2008 par la Colombie contre un campement des Farc en Equateur, d'enquêter aussi sur l'existence ou non de financement de sa campagne présidentielle par la guérilla en 2006.

Vendredi, plusieurs médias colombiens ont diffusé des extraits d'un enregistrement vidéo où l'on aperçoit le chef militaire des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) Jorge Briceno, déclarer devant d'autres guérilleros que les secrets des Farc avaient été mis à jour et notamment un «financement en dollars» de la campagne de Rafael Correa.

Selon le parquet colombien, cet enregistrement «authentique» a été saisi le 29 mai lors d'une perquisition chez une combattante des Farc.

Le procureur général colombien Mario Iguaran, a affirmé vendredi soir que ce document pouvait justifier des poursuites du chef de l'Etat équatorien devant des tribunaux internationaux.

Les relations entre Quito et Bogota sont rompues depuis le 3 mars 2008, deux jours après le bombardement par l'armée colombienne d'un camp des Farc en territoire équatorien. Le bombardement, qualifié de «violation de la souveraineté équatorienne» par l'Organisation des Etats américains (OEA), avait entraîné une crise diplomatique régionale impliquant aussi le Venezuela, allié de l'Equateur.

Vingt-cinq personnes, dont le numéro deux des Farc Raul Reyes, avaient péri dans l'attaque.