Le président destitué du Honduras Manuel Zelaya a lancé lundi, depuis le Nicaragua, un «ultimatum» au gouvernement de facto de Roberto Micheletti, l'enjoignant de lui remettre le pouvoir dans la semaine.

«Nous adressons un ultimatum au régime auteur du coup d'Etat pour qu'il se conforme, au plus tard à la prochaine réunion organisée cette semaine à San Jose de Costa Rica, aux recommandations expresses des organisations internationales et à la Constitution du Honduras» qui exigent un rétablissement immédiat du président en titre, a déclaré M. Zelaya, qui lisait un communiqué à l'ambassade du Honduras au Nicaragua.

«La médiation sera considérée comme un échec» si les nouvelles autorités de Tegucigalpa ne tiennent pas compte de ces résolutions et continuent à reporter son rétablissement dans ses fonctions de président constitutionnel du Honduras, a-t-il poursuivi.

«D'autres mesures seront prises» dans ce cas, a-t-il ajouté, sans aucun détail sur ces «mesures».

Une première réunion, vendredi 10 juillet, à San Jose chez le médiateur, le président du Costa Rica Oscar Arias, prix Nobel de la paix, a été écourtée par le départ de M. Micheletti avant son tête-à-tête prévu avec M. Zelaya.

Le dialogue achoppe sur la question de la réintégration de M. Zelaya dans sa fonction présidentielle. Les deux parties l'ont déclarée «non négociable», car indispensable selon M. Zelaya et hors de question pour M. Micheletti.

Une élection présidentielle est prévue le 29 novembre au Honduras. M. Zelaya a été destitué pour avoir tenté de mettre en chantier une modification de la Constitution qui lui aurait permis de briguer un deuxième mandat, ce qu'interdit le texte actuel.

M. Zelaya, élu en novembre 2005 en tant que candidat libéral, a opéré depuis un net virage à gauche, se rapprochant de la gauche radicale latino-américaine emmenée par le président vénézuélien Hugo Chavez. Ce rapprochement avait été dénoncé par l'opposition libérale au Honduras, et y compris au sein de son propre parti.