Les ex-paramilitaires colombiens, participant au processus «Justice et paix», ont admis être responsables de 21 000 assassinats à ce jour, a annoncé lundi le parquet général.

«Nous avons atteint 21 000 homicides confessés par les paramilitaires qui ont été impliqués dans ces faits», a déclaré à Radio Caracol le chef de l'unité «Justice et paix» du parquet général, Luis Gonzalez.

 

Le parquet général est chargé des enquêtes sur près de 246 000 crimes et délits attribués à ces milices d'extrême-droite, en particulier les Autodéfenses unies de Colombie (AUC), qui comptaient 31 000 membres lorsque leur démobilisation a commencé, en 2003.

 

En vertu de la loi «Justice et paix» adoptée en 2005, les ex-paramilitaires qui admettent leurs crimes et acceptent de réparer leurs torts bénéficient d'amnisties partielles, encourant au maximum huit ans d'emprisonnement.

 

Selon le chef de l'unité «Justice et paix», l'«horreur» peut encore atteindre un degré plus élevé, «car il reste encore beaucoup de crimes qui doivent être confessés».

 

Parmi les 246 000 crimes et délits qui font l'objet d'une enquête, on compte 22 000 disparitions, des recrutements de mineurs, des déplacements forcés de paysans, des actes de torture, des enlèvements, des viols et des vols.

 

Les enquêteurs n'ont, à ce stade, identifié que 2 329 corps de victimes, dans 1 906 fosses communes.

 

Créées au début des années 1980 pour défendre les propriétaires terriens contre les guérillas d'extrême-gauche, les milices paramilitaires ont commis pendant une vingtaine d'années des milliers de crimes. Elles ont également contrôlé des pans entiers du territoire, parfois pour faciliter le trafic de drogue, avec la bienveillance de certaines autorités locales et de membres de l'armée colombienne.