La formation du président mexicain Felipe Calderon, le Parti d'action nationale (PAN, droite catholique) a admis dimanche soir sa défaite aux élections législatives, où il a perdu la majorité relative qu'il avait au Congrès.  

Les Mexicains ont voté dimanche à l'occasion d'élections législatives arrivant à mi-mandat pour le président conservateur Felipe Calderon.

Quelque 77 millions d'électeurs étaient appelés à se rendre aux urnes.

Selon un premier sondage réalisé à la sortie des urnes et diffusé après la fermeture de l'ensemble des bureaux à 20h00 (21h00 HAE lundi), le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) l'aurait emporté.

Le PRI, au pouvoir entre 1929 et 2000, serait à nouveau majoritaire avec 40% des voix, contre 29% pour le Parti d'action nationale (PAN, droite catholique) du président et 15% pour le Parti de la révolution démocratique (PRD, gauche), selon un sondage sortie des urnes diffusé par la chaîne Televisa.

Selon les premiers résultats officiels partiels, le PRI arriverait également en tête avec 35,55% des voix, contre 26,7% pour le PAN, après dépouillement de 3,6% des bulletins.

Cinq cents parlementaires, six gouverneurs et 558 maires devaient être élus à l'issue de cette journée troublée seulement par quelques incidents isolés.

Ce scrutin intervient à mi-mandat pour le président conservateur Felipe Calderon, qui affronte la pire crise économique ayant frappé le pays depuis 1995 (-8,2% au premier trimestre) et la violence des cartels se disputant le trafic de cocaïne, responsable de près de la mort de près de 2 500 personnes depuis le début de l'année.

La campagne lancée à la mi-mai a par ailleurs été presque éclypsée par la pandémie de grippe porcine, qui a fait 119 morts au Mexique, foyer du virus A (H1N1).

Les instituts de sondages avaient prévu le recul du parti présidentiel (PAN) qui disposait jusque-là d'une majorité relative de 206 sièges à l'assemblée, au profit du PRI, au pouvoir au Mexique pendant 71 ans, jusqu'en 2000.

Le message du PAN s'était centré sur la politique sécuritaire de Felipe Calderon, qui a déployé 36 000 militaires pour faire face à la violence entre cartels de drogue, responsable de 10 000 morts depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2006.

Le PAN a ainsi tenté de présenter chaque vote comme la marque nécessaire d'un soutien à cette politique, exhortant les électeurs à «ne pas laisser le pays entre les mains du crime organisé», et faisant porter la responsabilité de la violence au PRI accusé même de «complicité» avec les trafiquants pendant ses longues années au pouvoir.

Dimanche à Ciudad Juarez, la ville mexicaine la plus touchée par la violence des narcotrafiquants en raison de la guerre que s'y livrent les cartels de Sinaloa et des Carrillo Fuentes, aucun homicide n'a été rapporté.

Mais le président d'un bureau électoral a disparu, avec tout le matériel de vote. Ailleurs, dans l'Etat de Mexico (centre), le PAN a dénoncé un jet de cocktaïl Molotov contre un bâtiment où étaient réunis des dirigeants et sympathisants du parti.

Selon les instituts de sondage, le taux de participation devrait être particulièrement bas, en raison de la défiance croissante des Mexicains, dont 47% vivent sous le seuil de pauvreté, vis-à-vis de la classe politique traditionnelle.

«Nous ne voulons par que des promesses, notre vote a de la valeur et nous ne le donnerons à personne», lisait-on sur une centaine de panneaux placés par une ONG dans 67 municipalités de l'Etat de Chihuahua (nord), à la frontière avec les Etats-Unis.

A l'approche de la fermeture des bureaux de vote, la participation électorale à Ciudad Juarez atteignait à peine 20%, selon les autorités.