Le Pérou a levé mardi l'état d'urgence décrété début mai après un conflit avec les communautés d'Amazonie, tout en ordonnant l'envoi de renforts militaires dans plusieurs régions andines à la suite de nouveaux mouvements sociaux.

Un décret, publié mardi par le gouvernement, autorise un déploiement des forces armées durant dix jours, afin de veiller sur les installations de transports, d'énergie, les voies d'accès notamment, dans les régions de Junin (centre, 200 km de Lima), Apurimac (sud-est, 950 km), Cusco (1150 km).

Des conflits sociaux ponctuels ont éclaté dans la foulée de la crise qui a opposé ces dernières semaines l'Etat à la minorité indienne d'Amazonie, opposée à la surexploitation des ressources naturelles.

Ces mouvements, solidaires avec la cause indigène, ont aussi pour origine des revendications locales: ici une aide à l'agriculture, là une indemnisation pour une infrastructure, ailleurs l'opposition à un développement minier.

Le plus virulent de ces foyers paralyse depuis 12 jours la ville d'Andahuaylas (800 km à l'est de Lima). L'accès à l'aéroport y est coupé, comme les principales routes d'accès, par des organisations paysannes rassemblant chaque jour plusieurs milliers de personnes.

A La Oroya (200 km de Lima), ce sont les mineurs et employés du complexe métallurgique à capitaux américain Doe Run qui ont coupé un vital axe routier Ouest-Est vers les Andes. Ils protestent contre la suspension d'activités pour 3 mois prévue par la fonderie, pour cause de mauvaise conjoncture.

Le Premier ministre Yehude Simon s'est rendu mardi à Andahuaylas pour dialoguer avec les leaders du mouvement.

Ces conflits sociaux n'ont pour l'instant pas donné lieu à violences, au contraire de la crise avec les indigènes, qui avait fait 34 morts les 5-6 juin lors de heurts entre police et indiens, autour d'un barrage routier monté par des Indiens à Bagua (nord).