Le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, a affirmé que son pays n'avait pas de leçon à donner à l'Iran sur l'élection présidentielle, tout en se disant favorable à un nouveau comptage des bulletins de vote.

«Il n'appartient pas au Brésil de dire ce que l'Iran doit faire», a estimé M. Amorim dans une déclaration retransmise par la chaîne TV Cultura dans la nuit de lundi à mardi.

Toutefois, «nous accompagnons» l'idée d'un recomptage des votes, a précisé le chef de la diplomatie.

Interrogé sur les troubles qui ont fait 17 morts et au moins une centaine de blessés à Téhéran, M. Amorim a souligné que le Brésil n'avait «pas à prendre position».

L'Iran «a son propre système. Bon ou mauvais, c'est au peuple iranien de la juger», a-t-il insisté.

Le ministre a aussi assuré que le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva n'avait pas «pris position» en qualifiant de «perdants» les manifestants iraniens au début de leur mouvement de contestation.

Cette déclaration, émise le 15 juin dernier lors d'une réunion à Genève, correspondait à son «analyse en fonction des données dont il disposait à ce moment».

A cette époque, «tout indiquait alors que le résultat (de l'élection) était conforme», a-t-il fait valoir.

Le président Lula, un dirigeant progressiste, tente d'incarner une diplomatie pragamtique en Amérique latine, où son homologue vénézuélien, Hugo Chavez, chef de file de la gauche radicale, a apporté un soutien sans faille au régime iranien, dénonçant des «actes d'ingérence» étrangère.