Le ministre péruvien des Affaires étrangères, José Garcia Belaunde, a accusé mardi le président bolivien Evo Morales d'avoir «incité à la violence» la communautés indigène au Pérou suite aux affrontements meurtriers au début du mois.

M. Morales «a incité à cette violence, je n'ai pas le moindre doute à ce sujet», a déclaré le chef de la diplomatie péruvienne, dans un entretien à la station Radio Cooperativa de Santiago.

Cette déclaration intervient au lendemain du rappel par Lima de son ambassadeur en Bolivie, après que le président péruvien Alan Garcia a exhorté son homologue à ne «pas s'immiscer dans les affaires» de son pays.

Le Pérou reproche au président bolivien d'avoir qualifié de «génocide» les affrontements entre la police et des communautés amazoniennes, qui ont fait 34 morts le 5 juin dernier dans le nord du pays.

M. Morales, un dirigeant anti-libéral lui-même d'origine indigène, a apporté son soutien à ces communautés, en conflit avec le gouvernement dont elles contestent les décrets sur l'exploitation des ressources naturelles.

Le terme de génocide est «intolérable, un manque de respect à la nation péruvienne», a souligné M. Garcia Belaunde, écartant toutefois une rupture des relations diplomatiques avec la Bolivie. «Laissons les choses où elles en sont, je ne crois pas qu'il faille spéculer davantage», a-t-il estimé.

Confronté depuis deux mois à un mouvement de blocage des routes et des installations pétrolières à travers l'Amazonie, les autorités péruviennes ont proposé aux communautés indigènes d'abroger les décrets contestés, un dossier examiné ce mardi par le Parlement.