Près de deux semaines après la disparition du vol AF447 d'Air France, l'armée brésilienne commence à envisager l'arrêt des recherches des corps des victimes et des débris de l'avion dans l'océan Atlantique.

L'armée brésilienne a fait savoir qu'une date-butoir avait été fixée provisoirement au 25 juin et qu'à partir de lundi, les responsables se réuniraient tous les deux jours pour évaluer les résultats des recherches et déterminer quand les arrêter.

Dans le même temps, l'armée brésilienne a annoncé vendredi que six nouveaux corps avaient été récupérés dans la zone, ce qui porterait le total à 50. L'A330-200 qui s'est abîmé dans la nuit du 31 mai au 1er juin transportait 228 personnes. Mais les experts commencent à s'interroger sur la durée des recherches, se demandant jusqu'à quand elles pourront réellement être fructueuses.

Les balises des deux boîtes noires, l'enregistreur des données de vol (DFR) et celui des conversations dans le cockpit (CVR), n'émettent que pendant une trentaine de jours. Les équipes n'ont plus que deux semaines pour espérer retrouver ces éléments déterminants pour l'enquête sur l'origine de l'accident du vol Rio-Paris.

Le sous-marin d'attaque français «Emeraude», qui est arrivé mercredi dans la zone de l'accident, tente actuellement de localiser les boîtes noires. Des systèmes de détection américains sont attendus sur zone dimanche.

Selon l'armée brésilienne, la température des eaux dans la zone de recherche avoisine les 28 degrés. Or, une eau chaude accélère le processus de décomposition des corps qui remontent à la surface, flottent puis coulent à nouveau, explique William Waldock, professeur spécialiste des enquêtes sur les catastrophes aériennes à l'université aéronautique Embry-Riddle à Prescott dans l'Arizona.

«À ce stade, ce n'est vraiment pas surprenant qu'on les entende (l'armée brésilienne) parler de la fin des recherches», juge-t-il. Dans des eaux de la température de celles de la zone de recherches, un corps intact flotterait vraisemblablement pendant deux ou trois semaines, selon lui. Mais ces eaux chaudes signifient aussi la présence d'une importante vie marine dans le secteur, avec le risque qu'elle fasse disparaître plus vite le corps.

Les médecins-légistes qui examinent les 16 corps qui ont déjà été ramenés à terre à Recife, sur le continent, n'ont pas voulu divulguer d'information sur l'état des cadavres.

Pendant ce temps, navires et avions militaires continuent de scruter la zone malgré des conditions météorologiques qui se dégradent. Les pluies ont réduit la visibilité des navires et la couverture nuageuse bloque les images satellites.

Le plus important débris découvert à ce jour est l'empennage, quasiment intact, qui pourrait fournir des informations précieuses aux enquêteurs du Bureau d'enquêtes et d'analyse (BEA) de l'Aviation civile française.