Un mouvement civil d'opposition a déposé lundi une pétition de 30 000 signatures demandant au Congrès du Guatemala de lever l'immunité du président Alvaro Colom, après l'assassinat d'un avocat qui avait accusé M. Colom de vouloir le tuer.

«Si nous n'avons pas de réponse d'ici huit jours, nous poursuivrons la résistance pacifique sous forme de grève nationale», a affirmé aux journalistes un des dirigeants de ce mouvement informel, Luis Pedro Alvarez, avant de remettre la pétition au président du Congrès.

La crise politique s'exacerbe au Guatemala depuis l'assassinat d'un avocat, Me Rodrigo Rosenberg, tué par balles le dimanche 10 mai alors qu'il se promenait à bicyclette dans la capitale.

Le lendemain, une vidéo a été diffusée sur les portails électroniques de deux quotidiens nationaux, dans laquelle Me Rosenberg déclare que s'il est tué, le responsable de son assassinat sera le président Colom. La vidéo était accompagnée d'un message écrit dans lequel l'avocat Rosenberg accuse le président Colom, son épouse et son secrétaire particulier.

Dimanche, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé dans le pays pour ou contre le président Colom, qui a reçu le soutien de 250 maires du pays et de ses gouverneurs.

Lundi, le sous-secrétaire d'Etat adjoint américain pour l'Amérique latine, David Robinson, est arrivé au Guatemala, où il doit rencontrer M. Colom, selon la présidence guatémaltèque.

Pour le porte-parole de la présidence, Fernando Barillas, la publication de la vidéo accusatrice fait partie d'un plan de déstabilisation du gouvernement orchestré par les milieux économiques et les politiciens battus par M. Colom lors de l'élection présidentielle de 2007.