La Cour suprême de Justice de Bolivie a lancé lundi des mandats d'arrêt contre huit ministres de l'ex-président Gonzalo Sanchez de Lozada, en exil à l'étranger, au premier jour du procès de ce dernier pour le massacre de 65 manifestants en octobre 2003.

Peu après l'annonce de cette décision, l'un des anciens ministres, Yerko Kukoc, a demandé la récusation du tribunal, entraînant une suspension d'audience, a indiqué le procureur général, Mario Uribe.Sanchez de Lozada, 78 ans, a été président de Bolivie à deux reprises (1993-1997 et 2002-2003), mettant en oeuvre une politique économique libérale contestée lors de son second mandat.

Il est accusé, avec ses ex-collaborateurs, de violations des droits de l'Homme et de détournements de fonds publics.

L'ex-chef de l'Etat avait dû démissionner après la répression des émeutes d'octobre 2003, qui avait fait 65 morts et plus de 500 blessés, puis était parti en exil aux Etats-Unis avec plusieurs de ses ministres.

La Bolivie a remis fin 2008 aux Etats-Unis une demande d'extradition.

La semaine dernière, trois autres membres du gouvernement du président Sanchez de Lozada ont obtenu l'asile politique au Pérou, provoquant l'ire du président bolivien Evo Morales.

Seuls trois anciens ministres de cette époque et des membres du haut commandement militaire étaient présents à l'audience publique.

La date du verdict n'a pas été fixée et les observateurs s'attendent à un procès qui va traîner en longueur.