Le ministre de la Défense qui a supervisé l'opération de libération de l'otage des Farc Ingrid Betancourt, Juan-Manuel Santos, a présenté lundi sa démission au président, un an avant la présidentielle en Colombie, pour laquelle il pourrait être candidat.

«Je considère qu'il est nécessaire de passer le relais et de continuer ma vie publique sur d'autres scènes», a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Bogota.Juan-Manuel Santos, âgé de 57 ans et titulaire du portefeuille de la Défense depuis 2006, a précisé qu'il serait candidat à la présidentielle colombienne, en mai 2010, uniquement si le chef de l'Etat Alvaro Uribe décidait de ne pas se représenter.

«S'il décide de ne pas se lancer pour une nouvelle ré-élection, je serai candidat», a-t-il déclaré en ajoutant que dans le cas contraire, il soutiendrait ce dernier.

La Constitution colombienne impose aux ministres candidats à la présidence de quitter leurs fonctions ministérielles un an au moins avant le scrutin.

Alvaro Uribe n'a pour sa part pas encore indiqué s'il postulerait à nouveau, alors que l'actuelle constitution ne l'autorise pas à briguer un troisième mandat consécutif. Pour qu'une éventuelle candidature du président soit possible, ses partisans prônent l'organisation d'un référendum constitutionnel qui autoriserait celle-ci.

Le conservateur Juan-Manuel Santos, donné favori dans les sondages dans le cas où le chef de l'Etat ne serait pas candidat, était ministre de la Défense lors de la libération le 2 juillet 2008 de quinze otages de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc, marxistes) par l'armée, dont la Franco-colombienne Ingrid Betancourt.

C'est également lui qui a donné le feu vert au bombardement d'un camp des Farc en Equateur, le 1er mars 2008. Vingt-cinq personnes avaient été tuées dont le numéro deux des Farc, Raul Reyes. Quito avait alors rompu les relations diplomatiques avec son voisin, jamais rétablies depuis.

Déjà titulaire des portefeuilles du Commerce et du Trésor, M. Santos, formé à Harvard et à la London School of Economics (LSE, école d'économie de Londres) est aussi journaliste de formation et issu d'une famille de patrons de presse.