Des Indiens de l'Amazonie péruvienne, qui avaient vendredi déclaré «en état d'insurrection» leurs communautés dans le nord-est du pays pour protester contre l'exploitation minière et pétrolière, se sont engagés samedi à rester dans le cadre du droit.

Dans un compromis passé avec l'organisme médiateur des Droits de l'homme, la Defensoria del Pueblo, l'Association interethnique de développement de la forêt péruvienne (AIDESP), principal collectif d'Indiens des régionsamazoniennes, a consenti à lever son appel à «l'insurrection» et à poursuivre ses protestations «dans le cadre de l'Etat de droit».

Samedi le gouvernement a autorisé par décret l'intervention de l'armée en renfort de la police, pour «garantir le fonctionnement des services essentiels», dans certains districts du nord-est où les communautés indiennes ont mené des actes de protestation et de blocus de certains services.

Dimanche dernier il avait décrété l'état d'urgence pour 60 jours, marque d'une tension croissante avec les populations indiennes. Celles-ci réclament l'abrogation de décrets de 2007 et 2008 facilitant, selon elles, l'exploitation du sous-sol, des forêts et de l'eau.

Le présiden, Alan Garcia, a dénoncé samedi le dirigeant de l'AISDEP, Alberto Pizango, et réaffirmé que «les terres de l'Amazonie appartiennent à tous les Péruviens et pas à un petit groupe».

La Defensoria s'est engagée auprès des indiens à étudier la conformité des décrets de 2007 et 2008 avec la Constitution et à promouvoir une loi-cadre sur un processus de consultation lors de l'octroi des concessions minières, une des principales réclamations des communautés indiennes.