Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva entame à la fin de la semaine une tournée en Arabie saoudite, Chine et Turquie pour développer les échanges commerciaux avec ces pays, mais également renforcer le rôle du géant sud-américain sur la scène internationale.

Bien que la visite de Lula en Chine soit considérée comme l'étape la plus importante de la tournée, l'escale à Ryad est jugée fondamentale pour un rapprochement plus étroit avec les pays arabes. Par ailleurs, Lula sera le premier président brésilien à visiter officiellement la Turquie.

A Pékin, Lula rencontrera à deux reprises son homologue Hu Jintao: lors d'un dîner le lundi et pour une réunion de travail le lendemain. Les deux présidents s'étaient déjà entretenus cette année lors du sommet du G-20 à Londres.

Lors de cette rencontre, Lula avait suggéré à Hu la possibilité de commercer non plus en dollars mais en monnaie des deux pays.

Pour le sous-secrétaire général des Affaires politiques du ministère brésilien des Affaires étrangères, Roberto Jaguaribe, la visite de Lula en Chine marquera la «réorganisation de l'espace international».

«Cette réorganisation se caractérise par la montée en puissance des grands pays émergents», a souligné Jaguaribe. Le Brésil et la Chine constituent avec l'Inde et la Russie le groupe dit des BRIC.

Le Brésil et la Chine, a rappelé le diplomate, «ont une association stratégique qui date de 1993. Cette visite du président a pour but de parler de coopération technologique et commerciale mais aussi d'avoir un dialogue stratégique, un dialogue politique au sens le plus large».

Signe des liens étroits entre les deux grands émergents, la Chine est devenue pour la première fois, à la faveur de la crise mondiale, le premier partenaire commercial du Brésil devant les Etats-Unis.

Au cours des quatre premiers mois de 2009, les exportations brésiliennes vers la Chine ont augmenté de 64,7% passant à 5,6 milliards de dollars. Les importations de produits chinois ont en revanche chuté de 17,2% à 4,6 milliards USD.

Lula, qui sera accompagné d'une forte délégation de 240 chefs d'entreprises, cherchera à conclure des contrats pétroliers et aéronautiques. La compagnie pétrolière d'Etat Petrobras «est intéréssée par l'exploration en eaux profondes», a indiqué le ministre du Commerce et de l'Industrie Miguel Jorge.

Il a aussi souligné que le Brésil souhaite vendre à la Chine 25 appareils de l'avionneur Embraer et encourager la vente de viande bovine, porcine et aviaire.

La tournée de Lula commencera samedi avec une visite officielle en Arabie saoudite, où le programme inclut une réunion avec le roi Abdallah et un déjeuner avec des entrepreneurs désireux d'investir au Brésil.

L'Arabie saoudite est le principal marché pour les produits brésiliens au Moyen-Orient avec un flux annuel commercial de 5,5 milliards de dollars. Mais la visite de Lula à Ryad a également pour objectif stratégique un rapprochement avec les pays arabes et notamment les pays du Golfe, a déclaré le porte-parole de la présidence, Marcelo Baumbach.

La tournée de Lula prendra fin en Turquie. Après une visite jeudi à Istambul, il se rendra le lendemain à Ankara où il rencontrera le président Abdullah Gül et le Premier ministre Recip Tayyip Erdogan.