Il ne manque plus que les écoles primaires à rouvrir, lundi, pour que l'activité revienne officiellement à la normale au Mexique, où le bilan de l'épidémie de grippe A-H1N1 s'est stabilisé vendredi à 45 morts, le dernier cas mortel remontant au 4 mai.

Avec 45 morts répertoriés jeudi soir, et 1.319 malades, la tendance au ralentissement de la propagation se confirme, a déclaré le ministre mexicain de la Santé, José Angel Cordova.

Le dernier cas mortel remonte au 4 mai, et le «pic» de l'épidémie dans le pays au 26 avril, et le nouveau bilan résulte de l'avancée dans les analyses, a-t-il souligné. Le nombre des décès représente «3,3% des cas confirmés», a-t-il encore précisé.

Le Mexique est quasiment revenu depuis mercredi à une activité normale, après plus d'une semaine de fermeture quasi-générale des établissements publics, à commencer par les cafés et restaurants, musées, théâtres, cinémas et discothèques de la capitale, et l'ensemble des sites archéologiques du pays.

Les lycées et universités ont rouvert jeudi, et la réouverture des écoles primaires est prévue lundi.

Les stades de football de la capitale, où les deux dernières journées du championnat national ont été disputées à huis clos, vont rouvrir ce week-end, mais le ministre a «recommandé» de n'y accepter le public qu'à «moins de 50% de leur capacité». La recommandation vaut pour les théâtres et cinémas.

L'épidémie est en recul, mais le virus «est toujours là», et les précautions restent de mise, insistent les autorités: masques et gel nettoyant pour les mains distribués à l'entrée des stades, comme c'est le cas dans les hypermarchés.

Le président Felipe Calderon a dénoncé les «mesures discriminatoires» à l'étranger, comme la suspension des vols ou des importations de viande porcine mexicaine, et le traitement «vexatoire» imposé à nombre de ses compatriotes dans des aéroports.

Il a ajouté jeudi soir, sur un ton ironique, qu'il serait peut-être contraint de renoncer à une visite à Cuba.

«Je devais effectivement me rendre à Cuba dans les jours ou semaines qui viennent, mais comme Cuba a interdit les vols vers le Mexique, peut-être ne pourrai-je pas y aller», a-t-il déclaré dans une interview télévisée.

L'Argentine et Cuba ont été les premiers pays d'Amérique latine à suspendre les liaisons aériennes avec le Mexique en raison de l'épidémie.

Les affaires reprennent au Mexique, mais la facture de la grippe va être lourde, grevant un peu plus les finances d'un pays d'autant plus touché par la crise économique mondiale que ses liens commerciaux avec les Etats-Unis sont serrés.

«C'est un fait, nous sommes dans une période de récession», a déclaré jeudi le ministre des Finances, Agustin Carstens. Les pertes dues à la grippe, et qu'il estime à 2,3 milliards de dollars, contribueront pour 0,3% au recul de l'économie nationale en 2009, qu'il prévoit de 4,1%.

La grippe a frappé de plein fouet le secteur touristique, dans un pays dont il constitue la troisième source de devises, avec 22 à 23 millions de visiteurs par an, après le pétrole et les envois d'argent par les travailleurs émigrés aux Etats-Unis.

L'impact a été catastrophique pour les 35.000 restaurants de la capitale, fermés une dizaine de jours, et pour ses hôtels, quasi-vides depuis le début de l'épidémie.

Le tourisme «de plage» a résisté un peu mieux, mais les annulations de réservations se feront sentir encore longtemps. Elles portent jusqu'à octobre, par exemple, pour l'activité «congrès et conventions» dans la capitale, selon la profession.

Les sites archéologiques, argument touristique majeur, ont rouvert jeudi. Mais les touristes étaient moins nombreux que les vendeurs de souvenirs devant les pyramides précolombiennes de Teotihuacan, près de Mexico.