Fidel Castro a dit «observer attentivement» la manière dont va évoluer le gouvernement de Barack Obama, prévenant que les Cubains n'étaient «pas des idiots qui se laissent tromper facilement», dans une «réflexion» publiée vendredi par la presse locale.

«On ne peut dire encore quelle sera l'évolution future de l'actuelle administration américaine. Il y a des éléments nouveaux, de caractère tant objectif que subjectif. Nous étudions et observons attentivement chacun de ses gestes», écrit l'ancien président cubain et fondateur de l'actuel régime communiste.

«Nous ne sommes pas les incendiaires que certains imaginent, mais nous ne sommes pas non plus des idiots qui se laissent tromper facilement par ceux qui croient que la seule chose importante dans le monde est la loi du marché et le système capitaliste de production», poursuit Fidel Castro, 82 ans.

«Nous avons tous le devoir de lutter pour la paix, il n'y a pas d'alternative. Mais jamais l'adversaire ne doit se faire d'illusions quant à une soumission de Cuba», conclut le Père de la révolution cubaine dont le commentaire porte également sur la fête du 1er Mai.

Ce commentaire de Fidel Castro intervient deux jours après une déclaration de son frère et successeur Raul qui s'est déclaré prêt à dialoguer avec Washington, mais pas à négocier sur le système politique et social de l'île.

Deux entretiens ont eu lieu en avril entre le secrétaire d'Etat adjoint pour l'Amérique latine Thomas Shannon et le chef de la mission diplomatique cubaine à Washington, Jorge Balanos, selon Washington qui a tenté de relativiser leur portée, de tels contacts ayant déjà eu lieu par le passé.

Les Etats-Unis réclament des réformes démocratiques à Cuba pour lever l'embargo qu'ils imposent depuis 47 ans à l'île, qui a par ailleurs été maintenue jeudi par le Département d'Etat sur la «liste noire» des pays soutenant le terrorisme, aux côtés de l'Iran, de la Syrie et du Soudan.